Découverte d'un des films sortis dans la collection Les chefs-d'œuvre du Gothique de chez Artus Films, éditeur qui me tient particulièrement à cœur, collection dans laquelle était sorti le sublime Le Moulin des Supplices que j'ai adoré et qui est vite devenu un de mes films favoris. J'avais donc hâte de visionner ce Au Service du Diable qui, en effet, est un pur film d'épouvante gothique, une co-production belgo-italienne digne du gothique italien ou britannique !


Le film démarre sur une intro en noir et blanc se déroulant en 1945 dans laquelle on voit le soldat allemand Von Rhoneberg tuer son enfant nouveau né, sa femme morte à l'accouchement, tentant de briser la malédiction qui pèse sur sa famille qui veut que chaque fille qui nait soit une succube au service du diable. 25 ans plus tard, sept voyageurs frappent au château du baron Von Rhoneberg, demandant hébergement.


Jean Brismée, professeur de mathématiques et de physique, connu en tant que réalisateur de documentaires et de courts-métrages signe ici son seul et unique film de fiction (ainsi que son seul et unique long-métrage), malheureusement il faut dire car c'est une réussite totale.

Le scénario assez creux du film est ce qui constitue son seul défaut à mon sens, avec son dénouement pas vraiment au niveau.

Côté positif on est bien plus servi: il y a une paire de mises à mort plutôt brutales mais quand-même loin d'êtres gores. Ceci dit ce n'est pas du tout une tare ici car en effet le film délaisse la violence mais pour l'ambiance qui est ici absolument réussie. Une vraie atmosphère envoûtante est posée, emportée par de superbes décors de château donnant lieu à de jolis plans et de belles scènes, avec en prime une bonne bande originale signée Alessandro Alessandroni.


Puis au niveau du casting on est tout aussi gâtés ! La starlette du jour n'est autre qu'Erika Blanc (L'appel de la chair, Opération Peur, La Vengeance de Lady Morgan, Les Colts de la Violence...), figure assez importante du bis italien, impériale dans son rôle, qui a également le droit à un ou deux gros plans visages assez efficaces lorsqu'elle est maquillée en succube.

On retrouve à ses côtés en tête d'affiche Jean Servais (L'homme de Rio, Du rififi chez les hommes, Angèle...), autre acteur plutôt important, et en rôles plus mineurs Lucien Raimbourg, Jacques Monseau, la magnifique Ivana Novak qui, aux côtés de Shirley Corrigan, nous feront part d'une superbe scène de lesbianisme.

Daniel Emilfork, l'acteur qui incarne Satan, qui fait une petite apparition en début de film et qui revient sur le dernier quart d'heure, est particulièrement bien choisi. Son visage atypique et dérangeant colle parfaitement au rôle, dommage seulement qu'il n'apparaisse que très peu.


L'édition Artus Films est très complète, nous livrant un super mediabook contenant un livret bien fourni écrit par Alain Petit, également présent pour un bonus vidéo succédé d'entretiens avec Jean Brismée et Erika Blanc.

Odokatharistis
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le 30 juil. 2023

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