Difficile d’assurer la relève de Sean Connery. George Lazenby (préféré à Roger Moore et Timothy Dalton) s’en sort pourtant pas mal avec ce one shot. Il joue Bond une seule et unique fois dans un des épisodes les plus romantiques et éloignés de l’image que l’on se fait de la saga.
L’histoire est un des meilleurs scénarii de tous les épisodes, délaissant les gadgets au profit d’une intrigue plus proche des romans. La noirceur du ton est palpable dans la dernière demi-heure, et la fin vient parachever ce petit bijou signé Peter Hunt, monteur du film précédent. Certes, le film est moins ludique que les autres, moins exotique, mais la relation qui se noue entre Bond et sa future femme (magnifique Diana « Emma Peel » Rigg) tranche avec son attitude d’ordinaire si cavalière avec les femmes, et rend notre héros plus humain (il finit le film en pleurant).
Le méchant (à nouveau Blofeld), est génialement interprété par KOJAK, Telly Savalas.
Un Bond hors des sentiers battus, mais qui gagne à être (re)découvert. Bourrés de petits clins d’œil à son prédécesseur (alors qu’il vient de sauver Diana Rigg, celle-ci part et le laisse seul sur la plage, il regarde la caméra et dit alors : « Je ne comprends pas ; ça n’arrivait jamais à l’autre. » ; idem, Monneypenny (qu’il va embrasser, pour la seule fois de la saga) lui dit : « Vous n’avez pas vraiment changé. »), il essaye de s’en démarquer par un scénario plus abouti, une profondeur des personnages assez inédite et une recherche de réalisme plus avancée qu’à l’accoutumé.
À noter la petite présence de Johanna Lumley (futur Purdey de NEW AVENGERS) en pensionnaire de la station thermale de Blofeld.