On se demande parfois pourquoi le nouveau film d'un réalisateur un peu en vogue finit sur Netflix. C'est tout simplement parce qu'il y a anguille sous roche, en général, et même les phénomènes de hype, aussi éphémères soient-ils, cachent de sacrées arnaques, à l'image du ridicule Annihilation. Aucun homme ni dieu (Hold the Dark) a quant à lui bénéficié d'un accueil assez frileux et c'est tout à fait compréhensible vu le résultat. Le dernier long métrage de Jeremy Saulnier est clairement ce que le cinéaste a fait de pire, lui qui avait auparavant connu les honneurs de projections spéciales dans les plus grands festivals pour des films que je ne porte guère dans mon cœur mais qui se tenaient tout de même bien mieux que ça.
Car on tient-là un thriller très brouillon et assez bête, où Jeremy Saulnier, qui tourne déjà en rond après trois petits films, nous dépeint encore une fois l'Amérique profonde, sa violence qui ne demande qu'à éclater, sa passion pour les armes à feu et ses terribles fractures... C'est souvent un bon prétexte à quelques grosses fusillades et autres affrontements sanglants. Jeremy Saulnier s'intéresse ce coup-ci à l'Alaska et aux tensions qui grandissent entre des populations autochtones remontées à bloc vivant dans des villages reculés et la flicaille incompétente des métropoles. Étant donné le contexte, les paysages enneigés, les journées écourtées et tout ce qui va avec, cela aurait pu déboucher sur un thriller solide à l'ambiance travaillée. Cet espoir est hélas bien vite anéanti...lire la suite de la critique ici.