2 ans après avoir réalisé l’excellent film de genre « Green Room », un survival en huis clos, le réalisateur américain Jeremy Saulnier adapte le roman éponyme de William Girarldi, Hold the Dark. Sorti en France sous le titre Aucun homme ni dieu, il nous entraîne dans les plaines d’Alaska au cœur d’un village retranché, entre thriller et enquête policière.
À travers, une mise en scène très sobre et contemplative, le cinéaste plonge le spectateur dans une ambiance sombre et glaciale, limite mystique. Hold The Dark dresse un portrait de l’être humain, de la perte de son humanité à sa bestialité, à travers une métaphore entre l’homme et les loups. Loin des schémas classiques, en raison de son rythme très lent et de son scénario, le film pourra facilement dérouter le spectateur avec les non-dits, la violence très crue et les sous-entendus sur les personnages, laissant planer le doute jusqu’à la toute fin sur ce qu’ils sont. Le manque de dialogue et la musique peu présente renforçant ce malaise.
Maîtrisé techniquement, le réalisateur compose des plans cinématographiques de grande qualité, sublimé par le travail du chef opérateur Magnus Nordenhif Jønck. Le choix des tons noir et blanc pour le grain de l’image, ajouté à des touches de rouge, couleur sang ou de lumières naturelles, mais à faible luminosité, rendent l’environnement encore plus hostile.
Devant la caméra, un très bon casting de Riley Keough (Under the Silver Lake, Logan Lucky) à Alexander Skarsgard (Big Little Lies, True Blood) en passant par James Badge Dale (Iron Man 3) et surtout Jeffrey Wright (Westworld), absolument parfait dans le rôle de cet expert en loup.
Disponible sur Netflix depuis le 28 septembre 2018, Hold the Dark ne laisse pas le spectateur indifférent. Le film est aussi intense que déroutant.