Au fin fond de l'Alaska, une femme perd son enfant, dévoré par un loup. Elle fait alors appel à un spécialiste des loups pour chasser l'animal. "Hold The Dark" débute comme un survival enneigé, mais mute rapidement de rebondissements en rebondissements vers une intrigue plus originale, surprenant régulièrement son spectateur.
Tout comme les précédents films du réalisateur ("Blue Ruin" et "Green Room"), celui-ci contient pas mal de violence graphique, et une intrigue qui ne plaira pas à tous : anti-hollywoodienne, comprenant beaucoup de non-dits ou d'éléments suggérés par le récit, proposant des personnages tortueux (Jeffrey Wright en anthropologue hagard et faible, Alexander Skarsgård en vétéran à sang froid implacable, James Badge Dale en policier honnête mais totalement dépassé).
Il n'empêche, entre ce scénario fouillé et une mise en scène à la fois jolie (belle photographie, bonne exploitation de l'obscurité polaire récurrente) et percutante (la séquence de fusillade vaut son pesant de cacahuètes !), Jeremy Saulnier livre une fable sans concession sur la frontière entre l'Homme et l'animal, entre la civilisation et la bestialité. Un film souvent dur, à ne pas mettre en toutes les mains, mais intéressant.