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Bien campé dans ses années 1990, voici le film d'aventure par excellence, capable de reconstitutions magnifiques, de dialogues sensationnels, et d'un réalisme un peu pincé qui se révèle vite limité. Mais le charme de Mountains of the Moon ne se situe pas là. Son charme, c'est qu'on est allé au Kenya pour le faire avec ce qu'on avait, et puis qu'on a tout donné. Au final, on a l'impression que l'équipe de tournage a ressenti la même chose en revenant dans les studios anglais que les vrais Richard Francis Burton et John Hanning Speke lorsqu'ils ont rallié leur patrie après les fièvres et la faune sauvage africaines. Que ce soit réaliste ou pas, truqué ou non, ce n'est plus important quand on a ça.


Rafelson nous fait rêver de paysages exotiques, mais aussi de la tasse de thé qui nous attend à la maison. Il nous donne le frisson du voyage, et celui du retour également. Il nous offre une amitié, l'inimitié, l'orgueil de la mondanité et le désintéressement de la science. Cette dernière resplendit : dans les mains du personnage de Burton, la rigueur du géographe s'oppose magnifiquement à l'impérialisme anglais qui le snobe, un mélange surrané et charmant de progressisme dans le conservatisme. De plus, on ne peut qu'aimer un homme qui apprécie à leur juste valeur les cultures et les peuples africains avant qu'ils ne tombent sous l'influence occidentale.


Ce n'est pas ma place de juger si le film est fidèle à ce que représentaient ces peuples au XIXème siècle (il y a, à mon avis, quelques onces de racisme qui ont échappé à la volonté de faire un pur roman historique), mais la rencontre des deux continents a clairement un goût de première fois. Il en ressort une impression forte, de l'inquiétude, voire de la peur : exactement ce que ça évoque d'interagir avec une culture dont on ne sait rien. Mountains of the Moon s'y immerge et montre ce que la rencontre de l'autre a de grand, d'élévateur. De nouveau, il parvient à rendre le réalisme accessoire en forgeant ce sentiment : de grandir en découvrant ce qui est différent de nous-même.

EowynCwper
7
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le 12 nov. 2021

Critique lue 330 fois

Eowyn Cwper

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