Ava(tar)lonia
61e "Classique d'animation" de Disney, Avalonia, l'étrange voyage est réalisé par Don Hall, le papa récemment de Raya et le Dernier Dragon ou encore Les Nouveaux Héros. Pas vraiment les plus belles...
Par
le 27 nov. 2022
17 j'aime
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
Disney rend sa traditionnelle copie de fin d’année avec “Avalonia, l'étrange voyage”, un récit inclusif d’aventure, idéaliste et écologique. Il en résulte surtout un devoir maison (le film n’est pas sorti au cinéma mais directement sur Disney+) bâclé et en manque de finesse.
Prometteuse, la séquence introductive d’Avalonia laissait imaginer un récit d’aventure malin, dans lequel s’inviteraient habilement une ribambelle de personnages riches et personnalisés, au service d’une quête résolument écologiste.
Voyage au centre de la Terre
Suite à la disparition du père Clade, la famille abandonne la route de l’aventure et regagne le chemin d’Avalonia. 25 ans plus tard, Searcher Clade (le fils) a fondé une famille à son tour et travaille paisiblement dans sa ferme. Callisto, la présidente d’Avalonia, débarque dans leurs champs et les emmène dans une exploration des tréfonds de la cité, pour sauver l’écosystème tout entier et ses habitant·es.
Si l’on pense rapidement au roman de Jules Verne ou encore à Là-haut, les décors et l’écosystème mis en scène dans cet immense sous-sol font pâle figure. Étouffé par le rose, il ressort de ce nouveau monde de la pauvreté créative plutôt que du minimalisme, dans le design des créatures notamment, qui rappellent vaguement les diplodocus de Jurassic Park.
La fin de l’anthropocentrisme
Avalonia parvient malgré tout à intéresser et construire des rapports de force à travers ses mises en abyme. La première est littérale : les explorateur·rices plongent dans les abîmes du monde depuis le trou qu’a découvert Callisto. La seconde intervient au cours d’une scène où les trois générations Clade jouent ensemble à un jeu de rôle, Primal Outpost. Invention du film, ce jeu de carte crée une discorde générationnelle dès lors que le père et le grand père ne voient pas d’intérêt à jouer lorsqu’il n’y a pas de « méchant » à « tuer ». Sous le coup de la colère, Ethan leur rappellera que le but du jeu était de développer l’entraide et qu’ils sont les seuls méchants de la partie.
Cette quête initiée par le sauvetage du Pando, sorte de plante dont proviennent la majorité des ressources d’Avalonia, conduit la famille à relativiser sur la place de l’être humain dans l’écosystème global. Dans une séquence (la plus belle du film) où le vaisseau de l’équipe se retrouve entouré par l’océan et la forêt, les arbres se révèlent être la paupière d’un oeil, celui du monde.
L’écologie n’est pas du jardinage
En prenant conscience du tout-vivant qui les entoure, la famille de ce 61e Classique d’animation Disney explore la richesse de la nature tout autant qu’il déçoit à inventer ce qu’elle pourrait receler. Avalonia échoue dans son message écologique. Évacuant complètement le problème qui résulte de la dépendance aux énergies fossiles à travers les petites boules vertes de Pando, tout est bien qui finit un peu trop bien.
Soucieux des critiques qui lui ont été adressées, le studio d’animation s’efforce de mettre en scène des histoires en lien avec l’époque. Si l’on peut regretter le manque d’aboutissement des enjeux écologiques ou de développement de personnages féminin dans ce film, le jeune Ethan échappe complètement à cela. De nombreuses remarques avaient été faites à Disney quant à ses différents “queer-coded vilains”. Ici, l’affaire est un peu plus complexe : il n’y a pas vraiment de grand méchants et l’homosexualité du petit-fils est simplement simplement mise en scène clairement et sans en faire un nœud de l’intrigue ; une façon élégante, progressiste et juste qui dit une volonté de représenter l’homosexualité au même titre que l’hétérosexualité.
Pensant peut-être faire de grandes avancées avec ce long métrage d’animation, l’étrange aventure dans laquelle s’embarque la famille Clade ne dit rien de plus que : on ne vit pas dans une société, on vit dans un écosystème…
Critique écrite pour les Inrocks : https://www.lesinrocks.com/cinema/avalonia-letrange-voyage-sur-disney-une-aventure-ecologique-qui-peine-a-convaincre-524052-23-12-2022/
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2022 : du cinéma avant qu'il ne soit trop tard
Créée
le 26 déc. 2022
Critique lue 65 fois
D'autres avis sur Avalonia, l'étrange voyage
61e "Classique d'animation" de Disney, Avalonia, l'étrange voyage est réalisé par Don Hall, le papa récemment de Raya et le Dernier Dragon ou encore Les Nouveaux Héros. Pas vraiment les plus belles...
Par
le 27 nov. 2022
17 j'aime
Ce nouveau classique d'animation Disney "de Noël" malgré une décision extrêmement discutable de sortie uniquement sur Disney+ mériterait un coup d'œil sur un très grand écran tant la beauté plastique...
Par
le 8 janv. 2023
13 j'aime
Il est intéressant de voir comment un studio a pu évoluer au fil du temps, et comment il en est arrivé à produire des films qui sont de plus détachés de ses productions d'origines. Disney a longtemps...
Par
le 16 janv. 2023
7 j'aime
Du même critique
Mais quelle angoisse ces films contemporains qui croient "brosser le portrait d'une jeunesse en proie aux doutes". En fait, j'avais déjà imaginé tout l'article qu'un stagiaire aurait pu pondre à...
Par
le 15 oct. 2021
35 j'aime
33
Et bien voilà, c'est pas si compliqué de montrer pourquoi Euphoria explose toute tentative de concurrence sur le domaine "jeune adolescent de 15-20 ans". Tout simplement, cette série est capable de...
Par
le 8 déc. 2020
34 j'aime
2
C’est l’histoire d’une reproduction ; boy meets girl, John meets May… peu importe au final, il s’agit simplement de l’histoire universelle que l’on se murmure et raconte depuis Ève et Adam jusqu’à...
Par
le 17 juin 2023
23 j'aime
1