Troisième long-métrage de l'écrivain lorrain Philippe Claudel, "Avant l'hiver" me laisse une impression mitigée. En effet, au-delà de la jolie métaphore du titre, j'ai trouvé que le film sabordait ses bonnes idées par une lenteur et une froideur rédhibitoires.
Difficile d'être transporté par une œuvre aussi glaciale, tant par les non-dits qui jalonnent le récit que par le contexte sociétal (des grands bourgeois évoluant dans une immense maison vide), et même par la saison et la géographie (la fin d'automne au Luxembourg).
Tout cela s'inscrit bien sûr dans les thématiques proposées par Claudel, mais le risque est grand de déconcerter un public qui n' a pas nécessairement l'aisance financière ni les préoccupations des protagonistes, et qui ne ressentira guère d'empathie pour les personnages.
Cela dit, l'étude de mœurs s'avère convaincante, la distribution de qualité, et le scénario avait un joli potentiel. Peut-être que des choix narratifs plus spectaculaires se seraient mal accordés avec ce drame intimiste, mais ils lui auraient donné du punch, ce dont il manque cruellement. Dommage.