La lecture du synopsis de Avec amour et acharnement n'est guère stimulante mais avec Claire Denis derrière la caméra tout restait possible, y compris le meilleur. Hélas non, ce nouveau triangle amoureux, d'ailleurs scalène car les trois côtés ne sont pas traités équitablement (Grégoire Colin n'a pas grand chose à défendre), n'apporte aucune véritable originalité à ce sujet rebattu au cinéma. L'idée est pourtant de traiter de l'amour fou et de la jalousie plus ou moins concomitante mais tout est tellement sérieux dans le film et estampillé "attention autrice" que l'on s'éreinte à suivre des lignes entières de dialogues, soit mièvres, soit carrément hystériques, sur la fin. On n'est pas là pour plaisanter, on a compris, car la passion est une chose grave et souvent tragique, mais quand même ... Qui plus est, la cinéaste accentue la pression en multipliant les gros plans très serrés comme s'il était nécessaire d'enfoncer le clou et de ne pas desserrer l'étreinte (amoureuse). Au passage, notons que la principale sous-intrigue, sous forme de relation difficile entre un père et un fils, n'a qu'un intérêt très minime. Juliette Binoche et Vincent Lindon ne déçoivent pas mais il est difficile d'affirmer qu'il s'agit de leur meilleure performance. D'ailleurs, le personnage de la première n'est vraiment pas gratifiant pour l'actrice et qu'aurait-on dit (misogynie ?) si le film avait été dirigé par un homme ?