Endgame of stones
Il s'installe en ce mois d’avril une ambiance fin de règne sur la planète pop qui a paradoxalement de quoi réjouir. J’aime voir les compteurs s’affoler et un certain nombre de générations bruisser...
le 28 avr. 2019
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Après séance (vu le 24 avril 2019, revu le 29 avril 2019)
J’espère simplement que les solutions retenues resteront surprenantes. Vu la scène post-générique (qui se mérite, jamais vu un générique aussi long…), Captain Marvel nous offrira peut-être en mars prochain, des premiers éléments de réponse.
Ainsi s’achevait ma critique d’Avengers : Infinity War, écrite en PLS, la vue brouillée par les larmes… Exactement un an plus tard, cette grande saga se poursuit et s’achève en quelques sortes. Avant même d’entrer dans les considérations de fond ou de forme, un petit mot sur le Marvel’s Cinematic Universe, et la saga de l’Infinie en particulier. Quelle folie ! On peut adhérer corps et âme à cet univers ou le considérer comme le Macdo du cinéma (parfois à juste titre), mais on ne peut nier son impact colossal, sa démesure complétement ahurissante : 22 films, plus de 4,25 milliards de dollars de budget, un casting phénoménal… Ce projet initié en 2008 avec Iron Man trouve aujourd’hui (enfin) son premier réel aboutissement. Et après une semaine d’exploitation seulement, Avengers : Endgame explose sans surprise tous les records possible et imaginable, atteignant déjà le milliard de recettes ! Si on compare ces premiers chiffres avec ceux de Star Wars VII, ce dernier a l’air d’être un petit film indépendant, méconnu, et confidentiel.
Toutefois, efficacité n’est pas qualité. Le fait que ça marche ne peut pas suffire à prouver que le MCU est formidable. Et, en mettant de côté Infinity War évidemment, les dernières productions Marvel/Disney ont pu au mieux laisser des sentiments partagés (Captain Marvel, Black Panther), au pire complétement décevoir (Ant-man and the Wasp, Spider-Man : Homecoming, Les Gardiens de la galaxie Vol. 2). Je suis donc loin d’adorer un film du MCU a priori (dans le sens premier du terme). Ma moyenne perso de toute la saga tourne autour de 6,5 ce qui est bon évidemment car c’est un univers que j’affectionne, mais pas non plus démesurément haut. Et Avengers : Endgame dans tout ça ? Eh bien comme pour son petit frère Infinity War, j’ai longuement hésité entre 9 et 10 étoiles… Et dans la mesure où j’ai mis 10 étoiles à Infinity War, et que je n’ai pas trouvé Avengers : Endgame moins bien, c’est en toute logique (et la logique, c’est mon truc) que j’accorde un second 10 en à peine un an. Étant présentés comme deux parties d’un même film jusqu’en 2016, le fait qu’ils aient la même note frôle le rationalisme absolu.
Avengers : Endgame prend en effet la suite directe d’Avengers : Infinity War, qui nous avait laissé sur Thanos face au crépuscule, satisfait du travail accompli. Comme annoncé, d’un claquement de doigts, il avait décimé la moitié de la population totale de l’univers ! Parmi les disparus : Spider-Man, Doctor Strange, la Sorcière rouge, Black Panther, le Faucon, Bucky, Star-Lord et la quasi-totalité des Gardiens de la galaxie…
Évidemment, sans constituer un spoiler (il y en aura plus bas, ils seront grisés), Avengers : Endgame revient sur le lourd tribut payé par nos héros. Il est clair que nous n’allons pas rester avec ce triste bilan, dans la mesure où sont d’ores et déjà prévus Spider-Man : Far from home, Doctor Strange 2, Black Panther 2 ou les Gardiens de la galaxie Vol. 3… Mais comme je le disais il y a pile poil un an dans ma critique d’Infinity War, les solutions retenues dans Endgame se doivent de rester surprenantes afin de ne pas gâcher la claque de l’opus précédent. Même si en-soi, le moyen utilisé pour tenter d’arranger la situation est plutôt attendu,
Voyager dans le temps via le Quantum Realm afin de récupérer les pierres de l’Infinie avant Thanos.
Cela permet des situations étonnantes, et donne l’occasion de faire une relecture de toute la saga. Honorant sa catchphrase « Tout a mené à cet instant », Endgame revient sur ce « tout » et propose une intrigue jouissive pour tout fan/amateur de cet univers, de ces films. Un fan-service très présent qui pourra, je le comprends, défriser certain. C’est généreux, très généreux, et parfois un peu lourd. Mais là où Ready Player One déversait sa pelleté de références pour tenter de se forger une âme, Endgame en tire le meilleur et met les références au service du film, et non l’inverse. Les clins d’œil s’incluent bien souvent dans l’intrigue, servent à l’histoire, tout en étant jubilatoire. Le paroxysme est personnellement atteint dans une certaine scène d’ascenseur…
Cette scène renvoi bien évidemment à celle de Captain America : Le soldat de l’hiver où Steve Rogers découvre grâce à une goutte de sueur que le SHIELD est gangrené par Hydra. Mais ici, au lieu de casser la bouche à tout le monde, le Captain souffle un « Hail Hydra » à l’oreille de Jasper Sitwell (Maximiliano Hernández) gagnant ainsi sa confiance. Cette réplique est empruntée au comics Captain America : Steve Rogers #1 ayant fait scandale en 2016 car on apprenait que le Cap était en réalité un agent infiltré d’Hydra. Un clin d’œil bien venu, mais qui est surtout utile à l’intrigue puisqu’il permet à Captain America de désamorcer la situation sans confrontation.
Mais le film entier regorge de références de ce style, renvoyant à l’univers Marvel, aux autres films du MCU, ou à d’autres films tout court : Le chauffeur Jarvis, la mention de Brian Braddock en 1970, Captain America et Mjöllnir, la réplique « Avengers, assemble », la présence de Harley Keener (Ty Simpkins) à la fin du film, les Asgardiens de la galaxie, ou la mention de Retour vers le futur ou de The Big Lebowski… A ce titre, je trouve que le MCU a vraiment pris un tournant post-moderne avec l’arrivée d’Ant-Man et surtout de Spider-Man. Ça mentionne l’Empire contre-attaque dans Captain America : Civil War, Alien dans Infinity War... Là encore, les héros citent Terminator ou la série Code Quantum. Ils connaissent notre culture, en ont pleinement conscience.
Heil Hydra.
Avengers : Endgame est clairement découpé en trois partie. La première est remplie de rancœurs, de remords… Une fois les événements rappelés par le point de vue de Haweye (très belle scène), le film se recentre sur ses personnages prenant ainsi le contre-pied d’Infinity War qui s’était intéressé à Thanos et à sa quête cosmique. Chacun fait son introspection, lutte pour avancer… La difficulté de la situation est accentuée par une ellipse. D’habitude, j’ai un peu de mal avec ce genre de procédé car j’ai souvent l’impression de me faire flouer, que le film passe une partie de l’intrigue par facilité. Mais ici, le synthé « Five years later » met un méchant coup derrière la tête. Ça fait 5 ans, et rien n’a changé. Cette première partie est extrêmement bien réussie, il est rare de voir dans un film Marvel un sentiment de désespoir aussi tenace. On se croirait presque dans un film DC. Quoi que, avec Aquaman et Shazam !, on ne peut plus vraiment dire ça, le monde change, que voulez-vous.
Bref, influence d’Ant-Man, on a le droit à une bonne scène de préparation de plan. Endgame, dans sa deuxième partie, prend des allures de film de casse. Des équipes sont formées, les objectifs sont clairs… Un Ocean’s Eleven où Vormir, Morag et Asgard remplacent les casinos de Las Vegas. On parlait de références et de fan-service tout à l’heure, le film va s’en donner à cœur joie dans cette partie, mais toujours (très souvent) au service de l’intrigue. Au vu des circonstances de lieu et de temps, les clins d’œil s’intègrent parfaitement au récit. Jusqu’à arriver au climax, une bataille phénoménale dans la trempe de celles contre les Chitauris à New York, les droïdes d’Ultron ou les Outriders au Wakanda. Une troisième partie complètement folle assouvissant tous les désirs des fans. Le tout tient la route, fait écho à Infinity War tout en étant diamétralement opposé. Pourtant, les ressorts scénaristiques utilisés…
Le voyage dans le temps
… sont généralement très casse-gueule au sein d’une saga. Les X-men ou les Men in black s’y sont tentés, jamais avec succès. Ça nécessite de garder une certaine cohérence dans tout ce qui a été construit auparavant, sans le rendre inutile ou obsolète. C’est plutôt bien maitrisé dans Endgame. Bien sûr, le film ne déroge pas à la règle et tombe dans les travers habituels du MCU : un humour omniprésent et des facilités d’écriture qui frôlent parfois l’incohérence :
Le coup du rat faisant revenir Scott Lang (Paul Rudd) dans notre réalité, Iron Man qui trouve la solution du voyage temporelle en 4 minutes entre deux glaces à l’eau, le système de connexion et d’interférences entre les deux Nebula, Captain Marvel (Brie Larson) qui arrive toujours au bon moment (véritable Deus ex machina sur pattes), la manière dont Thanos et toute sa flotte arrivent dans notre temporalité, le fonctionnement des réalités alternatives, le sort de Loki ou de Gamora…
Mais on pardonnera ces petites carences tant le projet est faramineux ! Comme dans Infinity War, plus d’une cinquantaine de superhéros se partagent l’écran. Le traitement de chacun est évidemment inégal, certains s’en sortent bien, d’autres non. Parmi les personnages intéressants :
Captain America (Chris Evans), malgré le fait que j’ai toujours été dans la team d’Iron Man. Infinity War et Endgame m’ont montré toute la profondeur de sa personnalité et son sens du devoir naïf et sincère. C’est un personnage qui s’est sacrifié toute sa vie pour sa patrie, pour ses idéaux, pour ses coéquipiers. Au final, pour un personnage que je trouvais agaçant jusqu’à Civil War, il a un des arcs narratifs les plus touchants.
Après tous ses sacrifices, il se permet enfin de vivre la vie qu’il a toujours voulu vivre, au côté de Peggy Carter (Hayley Atwell). Après être passé sur le billard du Dr. Stark, après avoir combattu les nazis, des extra-terrestres, le SHIELD, des robots tueurs, après avoir voyagé dans l’espace et à travers le temps, il pouvait en effet estimer sa part de devoir accomplie. Et cette dernière scène de danse, un véritable hommage à ce personnage n’ayant jamais oublié la promesse faite dans les années 40.
Iron Man (Robert Downey Jr.) évidemment, tout Avengers : Endgame est un hommage à ce personnage, à son histoire (les scènes dans le QG du New Jersey entre fleurs et choucroute sont parmi les plus émouvantes du film), mais un hommage également à l’acteur qui l’interprète si bien depuis 2008. Même le titre du film, souvent rapporté à la réplique « We are in the end game now » de Doctor Strange dans Infinity War, a été teasé en réalité dès 2015 dans Avengers : l’ère d’Ultron. Et par qui, par Tony Stark évidemment :
We're the Avengers. We can bust arms dealers all the livelong day, but that up there... [montrant le ciel] that's the endgame.
Spider-Man (Tom Holland) qui va de pair avec Iron Man. Ça partait très mal avec ce Peter Parker pourtant très fidèle aux comics. Ses interventions dans Civil War étaient cools mais sans plus, et son premier film était carrément insupportable, un des pires du MCU personnellement. Évidemment aujourd’hui, avec les événements d’Infinity War et d’Endgame, je comprends mieux l’omniprésence de Tony Stark dans Spider-Man : Homecoming. Cela était nécessaire pour construire cette relation de mentor, de père de substitution presque, qui allait devenir un ressort émotionnel très fort dans les films suivants. Ça ne me fera pas apprécié davantage Homecoming, mais j’attends avec impatience de voir un Spider-Man grandi, émancipé et surtout au côté de Jake la puissance !
Nebula (Karen Gillian) qui est étonnamment beaucoup mise en avant dans Endgame. Evidemment cela s’explique par la pirouette qui sera utilisée en milieu de film pour remettre de l’enjeu dans l’intrigue. Mais pour un personnage habituellement très secondaire, c’est très intéressant de voir son développement dès la scène avec Tony Stark dans le vaisseau.
Thanos (Josh Brolin) bien sûr. Définitivement un méchant qui joue dans la même cour que le T-800 ou Dark Vador. On retrouve en début de film un Thanos affaibli, satisfait du travail accompli et de son caractère inéluctable. Même s’il n’est pas au centre de l’intrigue comme dans Infinity War, Thanos est ici tout aussi puissant et impressionnant.
Mais il y a d’autres personnages qui s’en sortent beaucoup moins bien, ou qui prennent des directions étonnantes mais assumées :
Hulk (Mark Ruffalo) par exemple. J’ai l’impression que Marvel Studios n’a jamais vraiment su quoi faire avec ce personnage. Dès 2008, L’incroyable Hulk n’est ni un remake, ni une suite, ni un reboot du film de 2003, n’est pas vraiment dans le MCU mais un petit peu quand même… Après la double personnalité style Dr. Jekyll et Mr. Hyde, et la relation intéressante avec Natacha, Thor : Ragnarok fut un premier tournant pour Hulk (et Thor). Marvel décide alors de surfer sur la légèreté de ce film pour développer le ressort comique de ces deux personnages. Concernant Bannhulk (ou Professor Hulk), on a un personnage moins puissant et moins intelligent qu’avant, mais qui dab et mange des tacos…
S’agissant de Thor (Chris Hemsworth), on a également un développement en zig-zag… A partir de Thor : Ragnarok, le dieu du tonnerre perd sa dimension mythologique, tout est déconstruit. Mais dans Infinity War, il revient plus puissant que jamais et contribue à l’arrivée la plus badass du film. Dans Endgame, on a un chemin contredisant la thèse du grand maitre Yoda : la souffrance, la haine, la colère et enfin la peur. La référence au Dude est sympa cinq minutes, mais elle est appuyée, rappelée, soulignée. Ce n’est plus le même personnage et je suis un peu déçu, mais dans l’optique d’un Gardiens de la galaxie 3, je dois avouer que le duo comique Thor/Quill fondé sur une confrontation pseudo-virile est ultra efficace.
Pepper Potts (Gwyneth Paltrow) que je n’ai jamais vraiment apprécié. Elle a toujours poussé Tony Stark a abandonné son armure, le fait qu’elle devienne Pepper Rescue le temps d’Avengers : Endgame est une ineptie.
Et puis, il y a d’autres personnages qui auraient pu être super intéressants mais qui pêchent par manque de développement. C’est le cas du Doctor Strange (Benedict Cumberbatch) par exemple qui passe son temps à faire joujou avec la flotte pendant toute la bataille finale alors que son omniscience aurait dû lui conférer un rôle central. Le cas de Hawkeye devenu Ronin (Jeremy Renner) qui opère une transformation inédite dans le MCU, dommage que cela ne soit pas plus exploitée. Et le cas de Natacha Romanoff (Scarlett Johansson) évidemment qui est probablement le personnage le moins bien développé du film malheureusement :
Si bien que son sacrifice n’a eu que très peu d’impact sur moi, bien loin de la mort de Gamora dans la première partie.
Une issue très prévisible, gâchée par l’attitude du personnage, dépitée tout le temps malgré qu’elle n’ait jamais eu qui que ce soit à perdre… Si vous êtes encore là après cette looonnngue partie FOND, nous allons passer (plus rapidement promis) sur la FORME.
Suite directe d’Infinity War, et réalisé par les mêmes frères Russo, une bonne partie des choses dites il y a un an se confirme sur Avengers : Endgame. Joe et Anthony Russo sont de bons exécuteurs (et il en faut parfois), ce sont des réalisateurs efficaces qui savent montrer ce qui doit être montrer, mais qui ne sont pas créatifs. Comme son prédécesseur, Endgame est assez classique sur la forme à quelques fulgurances près. Il y a notamment les plans-séquences de Tokyo ou des funérailles de [vous-savez-qui] qui sont très beaux, l’un dans sa réalisation technique, l’autre dans l’émotion qu’il véhicule. Hormis ces petites exceptions, on reste bien souvent dans une réalisation purement fonctionnelle.
I am inevitable.
I am… Iron Man.
Joe et Anthony Russo ont également orchestré la communication du film, qui a été parfaite. Entre le trailer ne proposant que des images des 30 premières minutes (globalement, c’est le cas) et ne dévoilant ainsi rien de l’intrigue, ou la conférence de presse avec la moitié des sièges laissés vides pour rappeler le lourd tribut payé par les Avengers, la hype ne pouvait être plus grande. C’est donc sans surprise qu’Endgame pulvérise aujourd’hui les records de box-office établis par son petit frère. Il y a une chose encore qui a été hyper bien maitrisée par le duo de réalisateurs dans ce diptyque clôturant la Saga de l’Infini (pas réellement, puisqu’il reste Spider-Man : Far from home) : les scènes de fin. Je ne parle pas ici des scènes post-génériques, j’y reviendrai, mais des scènes finales achevant le film. Habitué aux punchlines du style « I am Iron Man » ou aux promesses d’aventures futures, Infinity War et Endgame proposent deux ending scenes mémorables. Voir Thanos satisfait devant un lever de soleil, le travail accompli, m’avait laissé groggy, et la scène de danse à la fin d’Endgame m’a rougi la seconde joue.
Faut dire que Endgame, même si ce n’est pas la fin du MCU, marque un premier (réel) aboutissement, il fallait une fin à la hauteur de l’événement. Et l’absence de scène post-credits illustre cet aboutissement également. A chaque film, la ou les scènes post-générique teasaient la suite donnant au MCU ce côté très sériel, l’impression que cela ne finirait jamais. Ici rien, et cela en dit long sur la forme, sur le moment décisif où se trouve la saga, à la croisée des chemins. Enfin rien… Non, pas vraiment. Le film ne possède pas de scène post-credits mais un SON post-credits, celui de Tony Stark frappant du marteau pour construire Mark One dans sa grotte en Afghanistan. Une manière supplémentaire de rendre hommage à la saga commencée en 2008 par Iron man, à ce personnage emblématique de cet univers et à Robert Downey Jr. En termes d’hommage, j’ai été toutefois assez déçu du dernier caméo du regretté Stan Lee. Très rapide, pas très intéressant, et grimé en plus, je pense que la moitié de la salle ne l’a même pas remarqué. Celui dans Captain Marvel avait quelque chose de plus touchant, une signification plus forte suite à sa disparition.
Hey, man ! Make love, not war !
Visuellement, Avengers : Endgame est très beau. Les décors, les costumes, les détails, les effets spéciaux… Tout est super maitrisé. Concernant les effets spéciaux, ils sont évidemment partout sur ce genre de production : des effets (dorénavant classiques) de rajeunissement sur Michael Douglas notamment, ou de vieillissement en fin de film, des monstres aliens en CGI, Thanos, ou même le gênant Bannhulk… La direction artistique, différente dans les trois parties du film, accentue cette segmentation. La DA de la première partie est beaucoup plus sombre par exemple, moins saturée. Et cela fonctionne très bien, ça accentue ce sentiment de désespoir si surprenant au sein du MCU. Cela aurait pu même être intensifié en montrant aussi les autres humains dans leur deuil. Spider-Man : Homecoming tentait d’aller dans cette direction, de montrer le point de vue du « petit peuple » vivant dans un monde protégé par des surhommes et payant souvent les pots cassés. C’est une approche qui a été abandonné depuis, et c’est assez dommage. Dans Endgame, nous n’avons finalement qu’une scène avec des gens lambda, celle où Captain America anime un groupe de parole. D’ailleurs, pour l’anecdote, la personne racontant son date est Joe Russo, et il s’agit du premier « personnage » ouvertement gay du MCU.
Le rythme est également différent dans les trois parties du film. La première est vraiment lente, on suit l’apitoiement des personnages. La deuxième est la plus longue, on prend le temps de profiter de toutes les références. Et le rythme s’accélère dans la troisième partie, les trente dernières minutes sont complètement folles. Le tout fait 3h01 ! Le plus long film du MCU ! C’est un véritable tour de force de proposer un film de divertissement de 3h, sans que cela ne se fasse ressentir. Parce que oui, personnellement, je ne suis pas sorti de l’intrigue un instant, ni durant le premier, ni durant le second visionnage.
Avengers... Assemble
Souvent, la BO constitue un des points faibles des films du MCU. Encore récemment, s’agissant de Captain Marvel, j’insistais sur le caractère oubliable de leurs thèmes. Je ne sais pas si c’est l’enjeu du film qui fait ça, ou tout ce qu’il représente pour la saga, mais c’est un reproche que je ne peux pas faire à Avengers : Endgame. La musique est signé Alan Silvestri qui a notamment composé, entre autres chefs d’œuvres, les thèmes de la trilogie Retour vers le futur. Devant Endgame, je me suis d’ailleurs revu gamin, ébahi devant la réécriture d’une certaine scène à la féérie dansante des sirènes au son de Johnny B. Good… Mais parmi la filmographie impressionnante de Silvestri, Endgame n’est pas le premier film Marvel. Il a en effet également travaillé sur Captain America, Avengers et Infinity War. On retrouve ici certains thèmes bien connus comme celui des Avengers évidemment, mais aussi celui de Vormir. Cela participe aux parallèles, aux échos faits entre Infinity War et Endgame, comme les scènes « féministes » ou les destins de Spider-Man et Iron Man. En préparant cette critique, j’ai été choqué d’apprendre qu’Alan Silvestri n’avait été nommé aux Oscars qu’à deux reprises (pour Forrest Gump et Le Pôle Express) et ne l’avait jamais remporté… Rien que pour le bouleversant thème The real hero, il mérite celui de l’année prochaine…
En résumé, Avengers : Endgame est le point d’orgue de cet univers construit depuis 11 ans en 22 films. C’est un projet colossal de plus de 350 millions de dollars portant le budget du diptyque au quasi-milliard ! C’est un film jouissif pour tous les fans, qui marque (à un Spider-Man près) la fin de la Saga de l’Infini. C’est la fin d’un cycle, d’un arc, d’une ère… Mais c’est aussi le début de la suivante qui verra naitre surement des personnages nouveaux (The Eternals et Shang-Chi déjà annoncés) et plus divers (le nouveau rôle de Falcon, et l’essor encore timide des personnages féminins). La Maison des idées n’est donc pas prête à cesser de nous faire rêver.
Bonus acteur : OUI
Ce bonus a pour effet d’ajouter 0,5 étoile à la note totale. Il est attribué à Robert Downey Jr., non pas particulièrement pour sa prestation dans Avengers : Endgame, mais davantage pour tout ce qu’il représente dans ce film et dans tout le MCU. Ça a démarré en 2008 avec Iron Man, à un moment où les films de superhéros avaient autant besoin de Robert Downey Jr. que Robert Downey Jr. avait besoin d’un nouveau projet pour se sortir du trou. L’armure lui a sauvé sa carrière et probablement aussi la vie (avec d’autres films comme Zodiac ou Sherlock Holmes). Tout Avengers : Endgame est hommage à cet acteur, jusqu’au snap final, à sa signature qui apparait en dernier et au son post-credit rappelant comment tout a commencé.
Malus acteur : NON
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Créée
le 3 mai 2019
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