Épicolossale collapsologie – Thanos et l’infini

En préambule : vidéo de mon avis à chaud sur le film !


2008. 2018. C’est le temps de passer d’Iron man, ouvrant une nouvelle ère du genre super-héroïque, au cinéma à l’explosion stellaire de celui-ci, en forme de film choral absolu. Avengers : Infinity War, c’est aussi simple que cela. Si la qualité des films de l’univers cinématographique Marvel est fluctuante , il n’en reste pas moins que Kevin Feige, le producteur-chef d’orchestre de cet énorme entreprise (dans tous les sens du terme) réussit un tour de force dans l’industrie du cinéma. Celui de pousser au maximum le nombre de protagonistes qui sont le personnage principal de leur propre saga dans une meta-saga et de proposer un film à la hauteur des comics d’origine, tout en créant sa propre cohérence, en étonnant encore le public connaisseur des histoires sur papier.



Prouesse



Avec ce mot on résume un bonne partie de l’aventure. Et cette prouesse et avant tout technologique. Les effets spéciaux et le rendu 3D sont simplement époustouflants. Il faut savoir que le film est le premier à avoir été tourné intégralement en caméra IMAX, et la fluidité de la 3D dans les scènes d’actions s’en ressent. L’action justement est au rendez-vous comme jamais. Pendant 2h30, le spectateur n’a que peu de temps de repos entre les coups de poings, les ennemis terrifiants qui attaquent sans relâche et les explosions galactiques. Mieux vaut être en forme pour voir ce blockbuster ! Le seul point noir c’est que la profondeur psychologique est sacrifiée au service de la progression de l’histoire, qui doit tout de même aller de l’avant, et induit donc un temps de jeu court donné à chacun des personnages. Difficile de creuser un personnage quand il faut en montrer une dizaine …. rien que pour les principaux ! Sans oublier des dizaines d’autres plus secondaires ! Il n’y a que Thanos qui est un « nouveau » personnage, qui est lui traité plus en profondeur. Il est d’ailleurs presque trop humanisé. Il lui manque l’aura du titan des comics.
Le film se veut surtout être un spectacle total. Et sous cet aspect, c’est une des plus grand réussite de l’histoire du cinéma. Son secret réside peut-être dans le fait d’utiliser la puissance de calcul des ordinateurs au service d’un monde créé à parti des bandes dessinées dont il s’inspire. En effet si le rendu de Thanos est discutable celui de ses sbires, notamment Ebony Maw (Mâchoire d’ébène), Corvus Glaise et Proxima Midnight (Proxima Minuit) est si proche des illustrations de la saga Infinity, que cela en devient perturbant.
Les quelques défaut n’entache pas le plaisir de l’audience devant ce mastodonte cinématographique, qui réserve toutefois quelques subtilités ….



Social au final



Étonnement il y a un sous-texte au milieu de ce déluge de combats et d’effets spéciaux. Thanos dans les comics est amoureux de la mort et veut tout faire pour lui plaire. Il rassemble donc les six joyaux de l’infini afin d’avoir le pouvoir d’éradiquer la moitié de l’Univers. Les scénaristes ont légèrement adapté les motivations de Thanos à des enjeux plus proches de nous et déjà utilisés dans la série Saint Seiya : Lost Canvas par exemple. Le Titan fou souhaite éliminer la moitié des vivants de l’Univers par miséricorde et bienveillance ! En effet comment un monde peut-il survivre s’il est surpeuplé ? Quelle solution peut véritablement promettre la survie de tous ? Selon Thanos, aucune. Et c’est ce qu’étudie ce nouveau champs nommé collapsologie, qui consiste à accepter l’effondrement sociétal et environnemental prochain et à envisager comment y faire face. En résumé, le film n’a pas le temps d’avoir un véritable fond, mais il reste vaguement métaphorique.


L’originalité majeure de Avengers : Infinity War tient surtout dans le fait qu’il s’agit de l’aboutissement d’une série de films, chacun avec son personnage principal, qui les mélange tous ici. Ils ont chacun leur temps à l’écran. C’est presque trop mais c’est fortement jouissif surtout si vous avez vu les films précédents pendant une décennie entière. Le projet des Studios Marvel dépasse donc les humains qui le font et se retrouve logiquement au service des histoires mythiques des super-héros. Et cela permet aussi d’engranger quelques billets au passage. Fresque hallucinante visuellement, casting über-pléthorique, La Guerre de l’infini redéfinit le standard du film fantastique et d’action. Il faut donc inventé un nouveau mot pour qualifier cette œuvre : épicolossal.

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le 28 avr. 2018

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Fiuza

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