Scorsese et Di Caprio adorent le cinéma et la vie. Ils ont puisé dans le parcours de Hugues matière à créer un chef d’œuvre. Et il faut le reconnaître, ils y sont parvenus. Somptueuse et réaliste reconstitution des années fastes d’Hollywood, pamphlet lucide de l’esprit américain et regard corrosif et sans concession sur la vie de cet homme d’exception qui s’est perdu dans les tréfonds de ses névroses. Parfait sur tous les niveaux, il y a bien longtemps qu’une œuvre aussi ambitieuse nous ait été donnée. Il s’en dégage toutefois un sentiment de manque. Certes le film est excellent mais il brûle au niveau réalisation d’un classicisme quelque peu tiède, là où l’on attendait une ardente passion. Par contre Di Caprio tient sans doute le rôle de sa carrière. Il n’est plus le « bellâtre » d’hier, et confirme après Gangs of New York, qu’il est l’un des grands acteurs du moment, tout comme Cate Blanchett qui dans la peau de Katharine Hepburn le transcende presque.