Ca sentait énormément le réchauffé mais comment ne pas s'enthousiasmer à la vue d'un "réalisé par Edgar Wright" ? En fait, la réponse est simple, il faut ne pas avoir vu Shaun of the Dead et Hot Fuzz, avoir renié Scott Pilgrim (oui je sais bouhhhh, je brûlerais dans les flammes d'un barbecue opération été/camping Lidl) et passé outre la pointe de déception de "Dernier bar avant la fin du monde".
Pour son nouvel essai outre-atlantique, le réalisateur anglais ne prétend pas prendre à revers le genre des films de braquages sans pour autant s'empêcher d'y ajouter sa touche personnelle. Les codes ne sont pas détournés, c'est le style qui est revisité par une démarche relativement simple : faire fusionner images et sons.
Baby Driver, c'est l'histoire d'un gamin à la gueule d'ange, as du volant, antéVinDiesel, qui se retrouve chauffeur pour braqueurs sous la coupe d'un caïd. Et devinez quoi, il va tenter de changer de vie suite à la rencontre d'une serveuse magnétique. Qui a dit Drive ? Qui ?
Car finalement, le parallèle s'arrête au synopsis tant l'ambiance et l'énergie pop/cool/fun qu'a insufflée Wright dans son film s'éloigne de celle sombre et austère de celui de Refn.
Ici, place à l'exagération et au "trop". Dès l'in"trop"duction, on se retrouve scotché à notre siège lors d'une course poursuite aux plans millimétrés calibrés pour le titre "Bellbottoms" du Jon Spencer Blues Explosion. La mise en scène outrancière n'en garde pas moins une classe folle à l'image du générique aux accents de comédie musicale, à l'image aussi des personnages. Car oui, que l'on parle de Kevin Spacey, Jon Hamm, Jamie Foxx ou Eiza Gonzalez, leurs excès nous régalent dans leur incarnation de ces voleurs "larger than life". Le duo glamour Ansel Elgort/Lily James dont la romance n'en est pas moins bercée par le même sentiment d'exubérance ne fait que confirmer ce sentiment prédominant qui fait de Baby Driver un film trop cool pour être vrai sans que cela ne le desserve.
Ainsi, au rythme d'une bande originale omniprésente car indissociable de l'histoire, on avance dans le récit qui manque malgré tout cruellement de corps et de profondeur. Mais un mal pour un bien, Edgar Wright arrive petit à petit à transformer chacun des personnages impliqués dans les braquages en menace potentielle pour le futur de Baby. Cet étau aux multiples visages permet de conclure le film sur une dernier braquage lourd de possibilités qui nous tiendra en haleine qu'on soit où non dans une voiture.
En fait, Baby Driver est un film curieux, qui fait du neuf sans maltraiter les codes du genre mais en en incorporant de nouveaux. On ne peut nier le sens de la mise en scène de ce grand gamin qu'est Edgar Wright. Un film cool, bourré de prétentions sans pour autant paraître prétentieux, une petite virée fantasmée dans les rues d'Atlanta qui vous donnerait presque envie de rouler pied au plancher, musique à fond dans votre autoradio cassette autoreverse, lorsque vous remontez dans votre Renault Kangoo.

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le 21 juil. 2017

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