Amateurs de bons sons, de plans séquences suivis absolument sublimes dans leur enchaînement millimétré, ou encore de thriller alliant action et humour, foncez voir Baby Driver, il vous conduira droit au septième ciel dans un pétard d'enfer. Presque tout ce qui compose le film est jouissif car il bénéficie - quasiment - en continu d'une bande-son alléchante allant des classiques du jazz, rythm'n blues, et autres tubes qui sentent le bon vieux quarante-cinq tours pour les connaisseurs (notamment Steve Miller, délicieux), des chansons plus récentes et de groupes de légende (Queen) et d'autres groupes plus discrets mais assurant encore un régal pour les oreilles (T-Rex, Blur, plusieurs rap...). Si l'on craignait que cela fasse un "trop plein" ou que l'on n'ait mises toutes ces musiques dans le seul but de la forme originale, mais sans fond, c'était sans compter l'ingéniosité des scénaristes qui limitent parfois les musiques (sifflements, volume coupé ou affaibli...) et donnent une raison imparable à cette BO endiablée (
le héros, Baby, a eu un accident de voiture étant jeune, ce qui a fragilisé ses tympans qui sifflent en permanence
et l'oblige à écouter de la musique non-stop pour couvrir le bruit aliénant... On partage donc son expérience incroyable !). Mis à part quelques petites facilités de scénario (quelques cascades sont improbables, et le retournement de position de
Kevin Spacey
à la fin est un peu soudain), le film est une aventure à cent à l'heure qui nous fait frémir de plaisir lors des courses-poursuites hallucinantes, et garde un humour décalé qui fonctionne bien (Mike Myers et Michael Meyers, on en rit encore... ). Un film dynamique et nerveux qui en a sous le capot, dont les acteurs sont à leur place, et dont la bande-son plus que copieuse est jouissive...