There's something very important that we need to do as soon as possible... Fuck

Ce premier "film évènement" de 2025, réalisé par Halina Reijn, me tentait vraiment pas mal ! Déjà car c'est une production A24 (mais on y reviendra), que c'est un thriller érotique, genre que j'affectionne particulièrement et qui se fait de plus en plus rare sur grand écran, et puis car, à la manière de "The Substance" avec Demi Moore, il fait revenir une actrice dont la beauté est considérée comme "périmée" par Hollywood sur le devant de la scène, ici Nicole Kidman. Bref, tout ça pour dire que ça partait très bien et puis finalement, on est plutôt devant un soufflé raté.

Nous suivons ici l'histoire d'une femme d'affaire, à la tête d'une grosse boite, qui s'ennuie profondément dans sa vie sexuelle. En effet, elle n'a jamais eu d'orgasme avec son mari avec lequel elle a construit la petite vie de famille parfaite mais la nuit, elle fantasme sur des rapports plutôt tournés vers la domination. Et ça tombe bien puisqu'un stagiaire arrive dans sa boite avec des idées derrière la tête.

Le scénario donne envie, du moins pour ceux qui apprécient le thriller érotique (sinon, j'imagine que ça doit être très long) mais on est finalement plus devant une sorte de remake de "La Secrétaire" (quitte à en piocher les mêmes plans) en changeant les rapports hiérarchiques (mais pas les rapports homme/femme). C'est effectivement un peu la même histoire qui se déroule en plus dans le même contexte et, même si les enjeux ne sont pas les mêmes, le fond est plus ou moins identique sauf que c'est beaucoup moins hardcore et que le film met bien en avant l'histoire du consentement pour souligner qu'on est en 2025 (et c'est très bien mais c'est apporté de manière très maladroite).

Parce-qu'effectivement, dans les deux films, même si c'est un homme qui domine dans les jeux sexuels, c'est la femme qui garde le pouvoir, le pouvoir de dire oui, de continuer le jeu, de s'abandonner, de faire plaisir à l'autre.

Le film lorgne également un peu du côté d'"Eyes Wide Shut" (et c'est marrant d'y voir du coup Nicole Kidman dans le personnage qu'occupait Tom Cruise) dans cette quête d'un désir interdit, dans cet abandon du cercle familial même si, encore une fois, c'est beaucoup moins subtil ici (même dans les morceaux choisis comme "Dancing On My Own" et "Father Figure" même si je dois reconnaitre que ces scènes sont très efficaces). Puis bon, tout simplement, on s'ennuie un peu.

Et c'est là où j'en reviens à A24 ; c'est certes une société de production que j'apprécie beaucoup mais force est de constater que leur marque de fabrique s'impose maintenant avant l'intrigue. C'est-à-dire que nous sommes passés d'une petite boite de production qui prenait des risques avec des films indépendants en proposant quelque-chose de très original à chaque fois à quelque-chose de très formaté dans les codes de mise en scène.

Effectivement, nous sommes finalement toujours devant des "films d'auteur cool" un peu à la Xavier Dolan mais avec une identité visuelle encore plus marquée ; identité visuelle qui n'est pas propre à chaque réalisateur mais bien à la "marque" A24, ce qui est dommage puisqu'on se rapproche alors finalement plus, dans le fond, d'un blockbuster hollywoodien bien codifié.

A24 serait-il alors déjà parvenu à nous lasser ? Ce n'est pas en tout cas "Babygirl" qui nous démontrera le contraire avec cette production divertissante par moments mais très surfaite.