Voilà un film que je n'aurais pas compris, que j'ai trouvé peu inspiré, en roue libre et sans aucun charisme.
Je ne sais pas ce que le réalisateur cherche à me dire et je ne sais pas ce qu'il veut raconter. Certes, certaines séquences sont fortes et mémorables (les tournages parlants et muets notamment), mais il manque une direction, un but. Il n'y a ni scénario ni personnages avec une véritable consistance. C'est un bordel sans nom et tout est outrance et démesure, sans aucune nuance quelconque. Très sincèrement, il vaut mieux relire l'autobiographie de Buster Keaton ou encore les écrits de Kevin Brownlow. Ils parlent très bien de cette folle époque du muet avec sa brutalité et ses excès (le fameux Mack Sennett qui avait installé une baignoire au milieu de son bureau ou bien la carrière de Roscoe Arbuckle par exemple qui passa de star à paria en un clin d'œil) et de l'arrivée du parlant. On les connait les Buster Keaton et Douglas Fairbanks (ou encore Gloria Swanson et Mary Pickford) et tant d'autres, qui sont devenus des fantômes avec le parlant. On les connait ces histoires de fêtes délurées, de metteurs en scène tyranniques (très discrète la caricature de Von Stroheim) et de producteurs mégalo (les Coen en ont déjà parlé dans leur cinéma).
Ce film ne raconte rien que d'autres n'ont pas déjà dit avant, et mieux. Babylon se veut une fresque magistrale mais n'est, en fin de compte, qu'un immense gribouillis avec quelques éclairs de génie. J'attends mieux de 2023.