Le moins que l'on puisse dire c'est que Babylon porte bien son nom !
Le film est une plongée dantesque dans un Hollywood aussi fantasmé que documenté à l'heure du passage du cinéma muet au cinéma parlant.
Si le même sujet avait été formidablement bien traité par Michel Hazanavicius dans "The artist", Damien Chazelle nous le présente par un prisme diamétralement opposé.
Avec une mise en scène époustouflante Damien Chazelle, le nouveau tycoon du Hollywood actuel, nous offre une déflagration de plus de trois heures durant lesquelles s'entremêlent la démesure , la flamboyance, le vice d'une ville et d'une industrie ou les excès les plus glamour et les plus sordides sont érigés comme arts de vivre .
Les destins , les espoirs, les succès et les illusions perdues de quatre protagonistes s'étant jetés à corps perdus dans l'ouragan du show business hollywoodien du cinéma d'avant guerre servent de fil conducteur à ce gigantesque barnum ou rien ne nous sera épargné.
Techniquement le film est un tour de force impressionnant de maestria ou s'entrechoquent et s'accouplent la virtuosité narrative, esthétique, visuelle de la camera de Chazelle avec la musique jazz éclatante de Justin Hurwitz , et les incroyables performances des comédiens.
Margot Robbie et Brad Pitt offrent tout simplement les meilleures et les plus impressionnantes prestations de leurs carrières en se mettant au service de la chorégraphie millimétrée de Damien Chazelle.
Si tout cela nous offre un grand film de cinéma, ce n'est pourtant pas un chef d'œuvre.
Si certaines scènes et plans sont totalement géniaux, Babylon souffre de sa démesure, de ses excès , et d'un coté trash parfois gênant . Telle une gigantesque pièce montée bombardée d'une surabondance de chantilly, il pousse parfois le spectateur jusqu' à l'indigestion, voir même à l'overdose comme certains personnages du film.
Si l'on ne s'ennuie pas une seule seconde, certaines péripéties, certains personnages et certains pans de l'histoire auraient pu nous être épargné . Cela aurait, selon mon avis, rendu le film plus fluide, digeste et le propos du film plus profond.
Ce n'était sans doute pas la volonté de Damien Chazelle, dont l'objectif était probablement d'offrir un condensé d'ivresse orgiaque incontrôlée et incontrôlable...
De ce point de vue, le résultat est époustouflant!
On ne saurait cependant que conseiller aux âmes sensibles et aux moins de 16 ans de s'abstenir tant Babylon ne se fixe aucune limites