Evocation fascinante, perverse, excessive et jouissive de l'industrie du cinéma au moment du passage du muet au parlant dans les années 20. Damien Chazelle - scénariste et réalisateur - fait preuve d'une virtuosité de tous les instants (quelques fabuleux plans-séquences) contant à un tempo d'enfer la destinée d'une poignée de personnages passant de l'ombre à la lumière et inversement. Fresque hommage au cinéma mêlant rires, sang, larmes, merde, vomi, gloire, déchéance, mélancolie : grandeur et décadence d'un système qui s'écroule pour en bâtir un nouveau. Des morceaux de bravoure incroyables : la fête décadente au début, le tourbillon des tournages muets, le parlant et ses difficultés techniques (dans une scène qui rappelle son "Whiplash"). On retient aussi une scène de suicide sobre et élégante. Tout cela terminant dans un maelstrom d'images, formes, couleurs, extraits, objets de cinéma. A souligner les performances de Brad Pitt et de Margot Robbie. Musique fabuleuse de Justin Hurwitz.