Babylon est une descente en enfer (dans le bon sens du terme). Le film, et par extension l'industrie du cinéma, sont les enfers. L'histoire commence littéralement dans la lumière et finis littéralement dans l'obscurité. L'industrie cinématographique est vendu comme un pacte avec le Diable. Au début le Malin nous proposes monts et merveilles pour au final ne recevoir que le désespoir et la perdition de son âme. Les aspects les plus sombres de l'être humain sont exploré, toujours plus profondément, toujours plus malveillant. Le film parle donc du cinéma, de son passage du muet au parlant, mais le film propose bien plus que cela.
Quand le cinéma meurt c'est pour mieux renaitre, le film parle du cinéma comme on parlerait de la Nature. La Nature, comme le Cinéma, meurt et renait.
Le passage du muet au parlant et de ses ravages a déjà été évoqué dans un film, film d'ailleurs mentionné dans Babylon : Chantons sous la pluie. Ces deux longs métrages racontent la descente en enfer d'acteurs et de professionnels du cinéma désarçonné par les changements techniques de l'industrie. Ainsi on peut faire le parallèle avec notre société, la mort d'un cinéma traditionnel, vers un cinéma de salon avec des plateforme de streaming. Mais bien que le cinéma change est-ce vraiment une mauvaise chose ? A notre époque où des acteurs et actrices dénoncent les abus dans le milieu, où des cinéphiles peuvent librement s'exprimer sur un film sans forcement être un professionnel, où les films indépendants peuvent être accessible bien plus facilement grâce au format streaming... Tous ces changements, que ça soit dans les rapports humains dans le monde du cinéma, ou du septième art en lui-même, Babylon nous invites à garder espoir, le cinéma change et il subira encore de multiple mutation, sans pour autant perdre son essence profond, à savoir : nous toucher au plus profond de notre âme.
Babylon est une ode au cinéma, comme un art mourant et renaissant constamment de ses cendres, tel un phœnix.