Réalisé par Yves Mirande, Baccara est intéressant pour son contexte, celui de l'affaire Stavisky avec en arrière-fond du scénario, un financier mondain qui a escroqué et qui est en fuite. Cet élément lance d'ailleurs le film et oblige sa maitresse - étrangère - à se marier pour ne pas risquer d'être expulsée (l'époque est à la xénophobie). Un scénario qui pourrait être le début d'une screwball comedy à l'américaine - ce que n'est pas Baccara, pas vraiment drôle, même si le film ne manque pas d'esprit.
Baccara offre surtout à Jules Berry un de ses seuls rôles de "gentil", un personnage généreux, plein de noblesse dont le caractère positif trouve sa plus grande preuve dans son passé héroïque de poilu (autre signe des temps, le souvenir encore présent de 14-18). Le film se termine (bien) lors d'une de ces scènes de procès dont le cinéma des années 30 est très friand.