Pompiers héros avec "le feu sacré" !

De gros cachets... pour de maigres rôles !
C'était, semble-t-il, alors du dernier chic chez les plus célèbres acteurs américains.
Sean Connery apparaissant juste une minute à la fin de "Robin des bois" contre un chèque faramineux.
Et là, c'est Robert de Niro en personnage très, très secondaire. Oui, mais le finaud Bobby voyait encore juste (depuis, aïe aïe aïe !) en terme de choix de rôles. Car ce film de Ron Howard, bon faiseur ("Cocoon", etc.), glorifiant les pompiers, avait tout pour flamber au niveau des entrées.
Avec une projection en "odorama", le nez aurait été en première ligne : fumées asphyxiantes ; gaz de combustion nocifs ; transpirations adrénalineuses ! Car la moitié du film propulse au coeur d'incendies gigantesques, au côté de pompiers héros à force d'avoir... "le feu sacré" ! (Et encore, c'était avant leur martyr collectif pour sauver des vies dans les deux tours du World Trade Center). Ce sont ceux de Chicago, réputés aux U.S.A. pour des interventions inouïes de bravoure, d'efficacité. L'autre moitié du récit installe un passionnant suspense psychologique.
Toute l'intrigue est centrée sur le rude et noble métier de pompiers à partir d'une âpre rivalité de frères. L'aîné (Kurt Russell), chef de compagnie admiré, mais en rupture de famille, est une tête brûlée ! Le cadet (William Baldwin), témoin enfant de la mort héroïque de leur père, sort de formation et le rejoint. Ils s'affrontent, mi-tendresse mi-haine, sous le regard amical d'un ancien (Scott Glenn) et d'un pompier inspecteur (Robert De Niro), enquêtant sur une série d'incendies bizarrement meurtriers. Des gars meurent de façon effroyable pour avoir ouvert une porte ! On ne le savait pas, alors : juste derrière, le feu "couvait", attendant le moindre appel d'air pour se muer en un terrible embrasement soufflant ! Le fameux "retour de flammes" - backdraft en anglais - tant redouté depuis par les soldats du feu.
C'est d'autant plus effarant qu'il y a une vraie trouvaille de scénariste : le feu traité comme un "personnage" à part entière. Et "ça vit, ça mange et ça hait !", dit même celui dont l'éprouvant travail sur les décombres calcinés est à la limite de la magie noire !
Ron Howard a-t-il voulu relancer le film catastrophe ? Ce genre à succès cassait beaucoup moins la baraque ! En tous cas, les incendies sont de plus en plus impressionnants, dévastateurs. Séquences choc à l'hollywoodienne, soit pas mal d'exagérations, mais faut pas... mégoter ! Effets spéciaux grandioses, sur l'écran, la fournaise n'est pas de la foutaise ! De toute l'équipe technique, c'est aux géniaux pyrotechniciens qu'il faut tirer son chapeau, ou plutôt son casque !
Entraînés, mis en condition au Chicago Fire Department, les acteurs ont une puissance de jeu parfois à la limite du stéréotypé.
Sauf Donald Sutherland, qui passe vite lui aussi, mais avec dans le regard une folie impossible à éteindre !

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le 31 oct. 2019

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