Les films basés sur le dur métier des pompiers se font très rares et, mis à part Les Feux de l'Enfer avec John Wayne, Cité en Feu avec Henry Fonda ou encore la comédie Firehouse, peu de metteurs en scène se sont attelés à bâtir un solide scénario sur ces héros bravant le feu. C'est chose réparée en 1991 grâce au touche-à-tout Ron Howard qui, après la comédie Portrait craché d'une famille modèle, s'attaque pour la première fois au thriller avec une certaine aisance.
Épaulé par un brillant scénariste (qui a déjà affronté lui-même les flammes en tant que réel pompier) et d'une pléiade de stars toutes plus brillantes les unes que les autres, Backdraft se devait d'être réussi. Nous retrouvons donc sur la même affiche Kurt Russell, William Baldwin et Scott Glenn en intrépides héros du feu ainsi que dans des rôles plus mineurs Donald Sutherland et Robert De Niro, ce dernier incarnant un enquêteur en incendies criminels.
Car si le film brasse plusieurs sujets comme la dure vie des sapeurs-pompiers de Chicago ainsi que les écarts dramatiques entre deux frères que tout oppose (Baldwin et Russell), Backdraft se concentre aussi et surtout sur une véritable enquête menée aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur concernant ces étranges retours de flammes aussi inattendus que meurtriers. Apparemment provoqués par un professionnel, ces backdrafts seraient l'œuvre d'un serial-killer hors du commun travaillant dans l'ombre, quelqu'un qui s'y connait en feu, quelqu'un qui pourrait bien faire partie de la brigade d'intervention dans lesquels sont installés nos deux héros...
C'est sur cet excellent scénario que Ron Howard va mettre en scène l'un de ses meilleurs films, filmant comme personne des images inédites de sauvetages périlleux au cœur de brasiers flamboyants, plaçant le spectateur en première ligne. Ponctuant son film d'un côté dramatique palpitant et de séquences d'action soutenues, le réalisateur américain prouve une fois de plus qu'aucun genre cinématographique ne lui échappe.