Postule à la crèche pour garder les gosses.
- Bad Lieutenant - peut être le parfait petit manuel pour se ramasser en beauté ; le guide pour les Nuls du comment se dépraver la tête, perdre tous repères à commencer par le goût de la vie.
C'est violent et absurde, mais la tendance malsaine et déstabilisatrice de la pellicule est flagrante, voulue et maîtrisée.
Au delà de ça, le sujet principal du film reste le cauchemar d'un personnage en totale perdition, victime des jeux d'argent, victime de la boisson et de la drogue et surtout victime de lui-même, qui dans un dernier élan d'humanité veut réparer l'injustice.
L'affiche le montre nu, les bras ballants, et on se dit que ça doit être vers la fin de l'histoire quand il commence à vraiment tenir une sacrée couche...mais cette vision fait référence aux 10 premières minutes, ce qui en dit long, très long, sur la suite.
Alors, on peut se demander à quoi sert toute la merde qui nous est jetée en pâture, quel est le but de développer un tel métrage ?
Nul n'est censé ignorer la propension de l'homme à se râvir du mal qu'il voit, du mauvais et du répugnant dans la mesure où il n'en est pas affecté.
Rencontrer ce lieutenant davantage l'aiguille dans le bras que derrière son bureau, fait dire que tout un chacun est vulnérable, que quiconque peut tomber sur un tordu, ou encore que l'habit ne fait pas le moine.
Nous avons tous de singulières faiblesses et il faut s'armer d'un courage gigantesque, de mesure ou de retenue pour éviter de tomber dans les pièges qui nous sont tendus.
Le message est mis en lumière par une histoire bien menée d'un bout à l'autre, avec notamment un personnage attachant et malgré tout sensible.
Harvey Keitel fait ici une interprétation remarquable et amène seul un scénario percutant.
- Bad Lieutenant - est une immersion dans les tréfonds les plus lugubres de la vie. Un film notable qui marque et se démarque de la plaisanterie vulgarisée.
Chacun jugera...