Je veux bien que Ferrara dépeigne ce qu'il y a de plus sombre, sordide, gerbant, chez un humain, tout comme dans une ville célèbre, New York en l'occurence. Et qu'il s'appuie sur un monstre d'acteur tel Harvey Keitel est louable, surtout vu sa performance glauque à souhait.
Mais derrière cette volonté initiale et un jeu d'acteur aussi saisissant soit il, il faut un fond. Un minimum de fond. De fil conducteur, d'epaisseur, de seconds rôles servant de faire-valoir, de rythme aussi lent soit il, bref de quelque chose qui fasse avancer le schmilblick, ou du moins trompe l'ennui qui m'a envahit très rapidement.
Plusieurs scènes sont trop longues, un comble pour un film d'1h30, et à force de vouloir appuyer sur le côté malsain, ça en devient too much, et ridiculement dérangeant. Même le tournant du film que représente le viol de la nonne reste anecdotique au final, n'amenant ni rédemption ni accélération du mouvement.
Finalement c'est la finale de baseball qui est la vedette en filigranne, et le peu qui gravite autour n'est jamais développé ni approfondi. Alors qu'il y avait moyen de faire de ce ripoux un grand personnage, de quelque côté qu'il ait basculé.
Une belle preuve de film vide derrière un acting digne de louanges.