Ferrara délaisse volontairement l'intrigue policière de ce drame pour se centrer sur le personnage joué par le charismatique Harvey Keitel : un flic joueur, buveur, drogué, profiteur, etc... On le suivra donc dans cette descente aux enfers brillamment filmée (l'anti-héros est présent dans toutes les scènes), et accompagnée de séquences brutales qui renforcent le propos du film décrivant en fait un monde rongé par les vices humains. Le rôle de la religion parait d'ailleurs nuancé : elle est montrée à la fois comme décalée par rapport à notre univers, mais peut aussi le transformer. Quoi qu'il en soit, "Bad lieutenant" reste un polar de haut niveau.