Comme une impression de déjà vu
Le petit mot tout en haut de l'affiche annonce la couleur : "Par le créateur de Traning Day", on appelle ça du name dropping, juste histoire de signifier que le film est très inspiré par ce dernier et que, dans l'équipe technique, il y a un mec qui était impliqué dans Training Day. Une démarche bien crade en somme, un peu comme le film.
Parce qu'en plus de son "créateur", ce film pique beaucoup au gangsta-polar d'Antoine Fuqua : Un personnage insupportable, manipulateur (mais on lui trouve des excuses) qui entraîne un autre, plus gentil, dans une descente aux enfers ; une mise en scène dynamique avec mouvements de caméra à volonté et cuts à profusion ; des méchants gangsters mexicains qui servent de menace de fond ; une unité de temps très courte et, pour finir : Beaucoup de temps en bagnole à fumer des joints et boire des bières avec au bout de la route, rencontre avec un random perso charismatique pour parler business
SPOIL
(Et la fin aussi, totalement calquée sur Training Day).
FIN DU SPOIL
Je pinaille là, parce que ce n'est pas du tout ça qui m'a gêné durant mon visionnage. Non, ce qui m'a réellement empêché de savourer ce film comme un bon vin, c'est Christian Bale... On n'a de cesse de nous répéter que depuis son retour de l'armée, il a changé, qu'il ne va pas bien etc... Mais l'acteur ne parait jamais tendu, jamais à bout de souffle, jamais fatigué et jamais flippant. Il ne porte clairement pas le film alors que toute l'oeuvre se concentre sur lui. Du coup, bah... Plutôt que d'essayer de comprendre cet anti héros torturé, on se contente d'attendre qu'il lui arrive malheur.
Pour conclure, je dirai que c'est un beau gâchis de potentiel. David Ayer, le réalisateur, ne manque clairement pas de talent mais sa mauvaise gestion du casting empêche Bad Times d'entrer au panthéon des films cultes.