Il est un peu difficile de parler d’un film lorsqu’on sort de la salle avec une impression si mitigée. En lisant le synopsis, on ne sait pas tellement ce que l’on va voir et on n’est malheureusement pas beaucoup plus avancé après le visionnage.
Je suis souvent cliente des films lents, où on laisse le temps à la vie de se montrer, aux personnages de prendre corps, simplement et sans artifices. La vie, quoi. Mais ici, il manque quelque chose, une intention, un parti pris, une douleur, une fantaisie: comme si la réalisatrice n’avait pas oser emmener les choses jusqu’au bout, qu'elle était entre deux eaux avec son scénario. On navigue de scène en scène, un coup gentiment drôle et loufoque (mais pas trop), un coup morose et tristounette (mais pas trop), un coup banale (un peu trop?). Certains cadrages sont assez jolis, des zooms sur des détails insignifiants de la vie, les visages, la banalité de la rue, comme des flashs de couleurs ou de grisaille, mais cela reste incertain et le rythme du film semble du coup un peu hasardeux, un peu fragile.
Reste les acteurs plutôt pétillants et authentiques, mais dont les personnages n’évitent pas l'écueil du cliché, tout comme ce qu’ils sont amenés à vivre. La fin se contente de poursuivre sur sa lancée sans surprendre ni complètement émouvoir. Quelle était donc la volonté de la réalisatrice, qu’a-t-elle vraiment voulu nous faire ressentir en nous montrant ces instants de la vie d’Ana? Je n'arrive pas à répondre. Un film attendrissant donc, qui arrache quelque sourires mais qui traîne en longueur sans jamais vraiment révéler son charme.