Olive Kitteridge par LunaeSanctum
Il y a des séries qui après les avoir visionnées, vous laissent cette étrange sensation d'avoir réellement connu quelqu'un, d'avoir touché à quelque chose de vrai, de triste et lumineux. Sensation un peu amère aussi, parce qu'il faut dire au revoir à ses personnages.
Clairement ce genre de série n'est pas fait pour tout le monde. Il y a très peu d'action: on suit juste la vie d'une femme plutôt aigrie, qu'on sent marquée par certaines failles, par une certaine lassitude aussi, de tout et de rien. la vie d'une femme et de sa famille, dans les actions normales de tous les jours, non édulcorées, sans filtre. Les joies, les peines. la banalité des journées qui se suivent. Et c'est tout.
Avec quatre épisodes d'une heure, on peut dire que ça se regarde rapidement. La sensibilité de la trame tient principalement au fait qu'entre chaque séquence, du temps a passé. La vie a changé (ou pas), les personnages aussi. Certaines choses évoluent quand d'autres restent tristement semblables. Cette façon toute simple de nous faire suivre le temps qui passe a quelque chose de touchant, de nostalgique.
Il émane de tout cela cette impression de temps qui file, de vies bâclées, de ce qu'on perd, des émotions qu'on garde enfouies, mais aussi une certaine douceur comparable aux petits plaisirs simples de la vie. On rit aussi, grâce à une palette de personnages plutôt loufoques, improbables dans leur naïveté ou leur cynisme, le regard qu'ils portent sur les choses.
Si vous ne jurez que par le suspense et l'action, cela risque fort de vous laisser indifférent mais si au contraire vous aimez les séries contemplatives, avec des personnages peu ordinaires mais authentiques, un peu mélancoliques aussi, à la Six Feet Under, ne passez pas à côté. Une petite pépite trop peu connue, c'est le terme qui me vient à l'esprit après avoir visionné cette mini-série.
(Et précision futile mais indispensable: je suis A-MOU-REUSE du générique. Mais alors, tellement! )