C'est Mélissa. Comme toutes les petites blondes blanches catholiques et cis-genres, issues de lignées colonialistes, daddy lui a fait un petit cadeau pour ses vingt ans : un immeuble en banlieue berlinoise. Dans trente ans, au volant de sa Porsche, elle pourra dire à ses enfants qu'elle a beaucoup travaillé pour en arriver là.
Mélissa est très contente, parce que dans l'immeuble il y a un vieux bar bien creepy qui pourrait devenir le nouveau Berghain : elle va pouvoir mettre en pratique son diplôme de décoratrice d'intérieur pour le retaper et en faire un lieu IN pour la jeunesse dorée européenne. Mais il y a un hic. Au sous-sol, Danielle, une vieille CGTiste en haillons squatte depuis mai 68, se nourrit exclusivement de cafards et des gouttes de liqueurs qui suintent sur les murs. Elle a un vieux sac de patates sur la tête, et dès qu'on l'enlève, elle se met à hurler des conneries sur le patriarcat et la lutte des classes. Putain de wokes... À cause du chapitre V du titre I du livre III du code pénal, il est quasiment impossible d'expulser la vieille.
Vanessa est une amie de Mélissa venue lui donner un coup de main pour redécorer le bar, et virer la racaille du sous-sol. Quand elle voit la gueule des ongles de mamie Danielle, et son sac sur la tête -un vrai fashion faux pas- elle manque de tomber dans les pommes. Çà fait rire la vieille CGTiste, qui commence à psalmodier des phrases sur le grand capital tout en marchant au plafond et en traitant leur père de pute.
Léonard, un financier de la city qui passait par là leur propose 4000 euros se faire pisser dessus par la vieille CGTiste. "L'argent c'est pas un problème" est sa phrase préférée. Vaness et Méliss ont besoin de thunes pour retaper le pub et glisser au pays des merveilles : elles acceptent, Danielle aussi : tout le monde est content. "Coule en moi, grand démon" devient la deuxième phrase préférée de Léonard, qui repart tout aspergé d'un doux nectar bolchévique, prêt à reprendre son travail sur les taux monétaires directeurs et l'inflation du porte monnaie de l'élite européenne.
Mais le Kink de Léonard devient trop obsédant. Il revient, encore et encore se faire pisser dessus par Danielle, qui prend de plus en plus de plaisir à lutter contre l'abomination du social-libéralisme. Vaness et Méliss ne contrôlent plus la situation : elles décident de tout abandonner et de partir prendre un maximum de drogue au vrai Berghain. Elles n'en ressortent plus jamais. Danielle est en fait la femme forte qui lutte contre l'homme blanc cis genre, le patriarcat, le capital et les enculés d'extrême droite qui pullulent sur l'internet. Après avoir pris tout l'argent de Léonard, elle quitte la cave et lance une nouvelle révolution.
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