Malgré un début très prometteur, avec un humour noir, absurde et intelligent (comme souvent chez Woody Allen) comme le prouvent l'excellente scène augurale du meurtre du président filmé en direct, la présentation du personnage de Fielding puis la rencontre avec Nancy, Bananas connaît par la suite des chutes de rythme dues non seulement à quelques blagues moins réussies, parfois trop lourdes et vraiment pas drôles mais aussi à un scénario à certains endroits assez incohérent (certes il s'agit d'une parodie mais il y a des limites).
Néanmoins en dépit de ces faiblesses qu'on pardonne au encore jeune Woody Allen, le film demeure très plaisant, retrouvant son souffle provocateur, critique à l'égard de la politique tant américaine que communiste, en s'appuyant sur de nombreux leviers comiques et des références cinématographiques (Charlie Chaplin bien sûr, ou plus grossièrement Benny Hill), riche d'une inspiration débordante (et pas toujours contenue) donnant lieu à des scènes d'une rare inventivité provocant souvent le rire, comme la dernière, magnifique, de la nuit de noces commentée à l'image d'un combat de boxe.
Bref, du jeune Woody Allen, plein d’allant et de bonnes intentions pas toujours dominées, alternant entre gaucheries et bribes de génie.
6,5/10