Bang Gang repose sur une approche intéressante, mais pas inédite, qui consiste à reproduire le schéma du teen movie américain à la sauce française. Comme c’était le cas, par exemple, avec Simon Werner a disparu, mais ici d’avantage du côté du cinéma trash de Larry Clark associé à celui de Van Sant. En gros, les bang gang sont des partouzes festives adolescentes.
La banlieue typique américaine, celle d’Elephant ou d’Halloween, est ici transposée quasiment à l’identique sur la côte Atlantique.
Tout ça est, ou aurait pu, donner quelque chose de rafraîchissant et d’exaltant, mais ça ne fonctionne pas.
La mise en scène ne propose pas grand-chose de neuf, les plans, le découpage, le spleen, l’association du cotonneux à la rugosité des situations, l’utilisation de la musique, ont été vus mille fois ailleurs, et souvent en mieux. Il y a malgré tout, au niveau de cette mise en scène, quelques éléments plutôt jolis, lorsque le côté provocateur frontal du film laisse entendre une sourde mélodie mélancolique et douce, et un côté romantique et fleur bleue déguisé.
Mais le gros problème du film c’est son écriture. C’est à la fois sur écrit et mal écrit. Tout est surligné au marqueur, les dialogues sont faux et démonstratifs et l’apparente liberté, de l’ensemble, recherchée, laisse place à un petit objet très calibré et peureux bien emmitouflé dans un scénario confortable. La résonance souvent fausse des dialogues étant relayée par un jeu d’acteur assez approximatif à quelques exceptions près.
Pour finir, et pour castrer définitivement l’esprit frondeur, libéré et punk du premier abord, il y a un côté moralisateur idiot. Car il faut bien punir ces ados délurés, alors autant leur refiler une MST à tous car ils l’ont bien mérité et ils vont pouvoir réfléchir sur leurs actes….