Durant une fête, Ponce Pilate a le choix de faire libérer Jésus Christ ou Barabbas, un voleur, et c'est au peuple de décider. Contre toute attente, c'est le deuxième qui sera choisi, laissant le Christ aller vers le mont Golgotha afin d'y être crucifié. A partir de là va se créer dans la tête de Barabbas le doute, se demandant pourquoi il a été choisi, en quelque sorte...
Richard Fleischer adapte ici un célèbre épisode de la Bible, où Barabbas est représenté par Anthony Quinn. Le personnage a d'intéressant qu'il ne change pas tellement durant le film, restant un être solitaire, taciturne, et dont on sent que le cheminement est intérieur, car à chaque fois que sa vie va être en danger, il a l'air de bénéficier d'un coup de pouce du destin qui va le sauver à chaque fois.
C'est un personnage qui est difficile d'aimer de par son antipathie, mais Quinn en ressort des côtés touchants, car s'il parait parfois bête, il est néanmoins pas dupe sur l'espèce de chance qu'il a, d'avoir été choisi en quelque sorte à la place du Christ.
D'ailleurs, la scène de la crucifixion de ce dernier est magnifique, car Fleischer a utilisé le contexte du tournage, en l'occurrence une éclipse, pour filmer ce moment très fort, et qui donne quelque chose de presque surnaturel, avec cette lumière qui tend vers le bleu. D'ailleurs, le visage de Jésus ne sera jamais montré, caché par ses cheveux ou filmé de dos.
Il y a bien quelques scènes spectaculaires comme celles dans une mine de soufre ou dans l'arène qui ont directement inspiré Gladiator, mais Barabbas est bien un péplum biblique, comme Ben Hur ou Les dix commandements, où l'homme est guidé par quelque chose d'abstrait, mais qui le pousse à avancer vers son destin, qui est pour le voleur proche de la rédemption de son passé.
L'autre force du film est dans son casting parfait ; Vittorio Gassman, Silviana Mangano, Ernest Borgnine, et deux acteurs qui puent le charisme à savoir Arthur Kennedy en Ponce Pilate et Jack Palance qui joue Torvald, présenté comme un psychopathe et que Barabbas va devoir combattre dans l'arène.
Outre la superbe mise en scène de Flesicher, il faut souligner l'excellente musique de Mario Nascimbene. Cela donne à Barabbas un film à réhabiliter, sans doute caché par les succès d'autres péplums sortis plus tôt mais qui présente l'excellent portait d'un homme en proie aux doutes.