Si son nom est célèbre dans la Bible pour avoir été gracié au détriment du Christ, Barabbas est pourtant très mal connu. Au point que l’on peut douter historiquement de son existence. Cela constitue justement un excellent point de départ pour un péplum !
« Barabbas » se centre ainsi sur le fameux voleur. Le film démarre d’emblée avec sa grâce et la crucifixion du Christ. Culpabilisé, tourmenté intérieurement, haï par les Chrétiens, systématiquement épargné par le sort (divin ?), il aura le loisir de réfléchir à son statut pendant des années, et de se tourner (ou non) vers le christianisme.
A mi-chemin entre la fresque épique et le film religieux, cette coproduction italo-américaine bénéficie du savoir-faire et des moyens du cinéma italien de l’époque. Très puissant, et coutumier des péplums. Légions de figurants et vastes décors variés donnent ainsi du souffle au film. Tandis que Richard Fleischer est assez inspiré derrière la caméra.
Les couleurs ocre et marron reviennent en permanence, donnant un aspect terne à certaines scènes. Mais cela donne à d’autre images beaucoup plus de relief. Certains dialogues cadrés et éclairés comme des peintures religieuses. Et évidemment, les deux séquences les plus célèbre du film.
La crucifixion en introduction, qui fut réellement tourné lors d’une éclipse totale de Soleil ! Un choix audacieux et surtout délicat, le tournage n’ayant pas eu le droit à l’erreur vu la durée du phénomène. Et les batailles dans l’arène, aux cris des hordes de figurants.
Question acteurs, Anthony Quinn porte bien le film sur ses épaules. Incarnant ce bandit décadent et épicurien, écrasé par un sort qu’il n’a pas demandé. A ses côtés, quelques bonnes têtes feront des apparitions appréciables. Ernest Borgnine en chrétien bienveillant, ou Jack Palance en gladiateur cruel. En bonus, l’actrice Valentina Cortese, dont la ressemblance avec Claude Gensac est troublante !
Etrangement méconnu (comme beaucoup de pépites de la carrière de Richard Fleischer !), « Barabbas » mérite donc le coup d’œil.