En découvrant son humanité, Barbie, qui vit à Barbieland en compagnie d'autres poupées du même nom et d'hommes qui s'appellent Ken (et un Alan), doit quitter son monde pour rejoindre celui des humains, afin de savoir comment sa vie parfaitement réglée, à l'abri de tous les soucis, a pu être chamboulée.
Barbie est sans nul doute un projet casse-gueule, on pense à un film marketing, calibré pour vendre des poupées Mattel ©, mais Greta Gerwig (avec Noah Baumbach à l'écriture) en fait quelque chose de plus subtil qu'on peut le croire. C'est blindé de références cinéphiles, j'y reviendrais, mais c'est surtout une œuvre féministe, car l'histoire se résume à Barbie qui va découvrir son libre arbitre, en faisant fi des hommes et d'une vie pépère. De ce point de vue-là, je trouve le film réussi. Mais là où il marque les points, c'est dans son visuel que je trouve formidable dans la partie consacrée à Barbieland ; tout y est factice, aussi bien l'eau que le ciel en passant par la nourriture, les personnages qui représentent les poupées Ken sont des gravures de mode, et les Barbie sont diversifiées, jusqu'à représenter un modèle moche. Il ne faut pas être allergique non plus au rose, car il y a en a de partout ; c'est un peu le Bad Taste de la comédie girly.
L'autre surprise est dans ses références cinéphiles très nombreuses, notamment dans l'intro qui parodie la scène des singes dans 2001 ; pêle-mêle, on peut y croiser des comédies de Bollywood, Les chaussons rouges, Le magicien d'Oz, Monty Python sacré Graal (pour les ballades à cheval...sans cheval), ou encore La grande aventure Lego, avec tout le côté méta qu'inspire l'histoire. Aussi bien dans la voix-off de Helen Mirren qui cite nommément Margot Robbie ou Will Ferrell qui incarne le patron de Mattel ©. Enfin, les acteurs y sont excellents, Margot Robbie était née pour jouer Barbie, et Ryan Gosling se plait à faire le stupide pour incarner Ken, qui va découvrir dans notre monde que les hommes ne sont pas soumis aux femmes comme c'est le cas dans Barbieland. C'est souvent drôle d'ailleurs avec une scène qui m'a fait rire, car je pense être le modèle pour un personnage ; celui qui essaie de draguer une fille en lui racontant pourquoi Le Parrain, c'est extraordinaire.
Le film souffre par moments de grosses baisses de régime, notamment le retour dans le monde factice, mais à l'image de son début, il garde quelque chose de tonitruant, avec de très nombreuses scènes musicales parfois 80's dans l'esprit, et ça donne un résultat enthousiasmant, et à juger le public féminin qui riait à gorge déployée dans la salle, je pense que Barbie parlera à un très large public. Et tant mieux !