Barbie vit dans son monde parfait de Barbie Land où tout n'est que luxe,calme et volupté pour des créatures évoluant au milieu d'un univers en plastique où toutes les filles s'appellent Barbie et les garçons Ken.Ce sont les femmes qui dirigent le patelin,les mecs n'étant que des plagistes faire-valoir.Mais voilà que notre Barbie disons historique,c'est-à-dire la belle blonde aux yeux bleus,se met à penser à la mort et à déprimer,chose inconcevable en ce temple du bonheur décervelé.La réponse à ce mystère semblant se trouver dans le monde réel,elle se barre direction Los Angeles,flanquée de son Ken préféré.Voici donc enfin notre poupée gonflante propulsée star de cinéma live après une flopée de DTV irregardables et des séries télé immondes,le tout en animation.C'est produit par Mattel,le fabricant des célèbres jouets,et c'est bizarrement coproduit et coécrit par Greta Gerwig,laquelle assure aussi la réalisation,et son compagnon le cinéaste Noah Baumbach.On n'attendait pas le couple de petits marquis intello-bobos à pareille orgie capitalistique,monsieur étant une sorte de Woody Allen au petit pied et madame sa muse évaporée.Soit l'argent n'a vraiment pas d'odeur soit il s'agissait de pervertir le système de l'intérieur,le résultat laissant à penser qu'il y a un peu des deux.Quoi qu'il en soit c'est mauvais,très au-delà de ce qu'on pouvait craindre.Il y a un aspect comédie musicale assez réussi grâce aux compositions pas inoubliables mais plutôt sympas de Mark Ronson et Andrew Wyatt,hélas les tableaux chantés et dansés ont surtout une fonction d'ameublement censée détourner l'attention de l'ineptie d'une histoire dont ils viennent casser le rythme déjà défaillant à la base.Reste les décors de Sarah Greenwood qui s'en est donnée à coeur-joie dans la représentation extrêmement colorée de l'environnement factice des poupées Barbie barbantes.Question ciné c'est le désert absolu,l'objectif étant ici intégralement commercial.Mattel a peut-être un problème de tassement des ventes qui aurait incité la firme à relancer sa baudruche star par le biais de cet improbable blockbuster,et de fait c'est publicitairement réussi,le film ayant fait suffisamment de buzz pour doper le business.Mais on sent qu'il y a surtout un désir de travailler l'image d'un produit encore très décrié par les féministes,qui voient Barbie comme un symbole de la fille sexy,stupide et soumise,les trois S,dévolue au plaisir du regard masculin et condamnant les pauvres gamines acheteuses à ce modèle patriarcal rétrograde.Pourtant ils en ont fait des efforts chez Mattel afin de satisfaire au wokisme ambiant,créant au fil des ans des poupées noires,grosses,handicapées,moches,scrofuleuses,trans,zoophiles,droguées,syphilitiques,punks à chiens,essayant de n'oublier aucune catégorie opprimée présente à la surface de notre triste planète.Seulement on n'en fait jamais assez avec les allumés du redressage de torts et l'usineur de pouffiasses en remet donc une bonne couche avec ce minable exercice de propagande féministe outrancière au point d'en être contre-productif tant c'est ridicule.L'avantage du truc c'est que tout est mis sur la table et que personne ne se cache.Mattel se fout délibérément de faire du cinéma et n'hésite pas à ramper devant la cancel culture tant que ça fait vendre,allant jusqu'à s'auto-ridiculiser en y allant à fond dans le gynowashing.Les buts du féminisme sont clairement exposés,il ne s'agit nullement d'égalité mais bien de dominer et écraser les hommes.Et le fonctionnement de la société est mis en évidence:commerce,donc fric,image et communication,le principe de réalité étant relégué aux oubliettes.Pour ce qui est du scénario il y avait une idée de départ intéressante calquée sur "Il était une fois",un Disney de 2007 qui voyait une princesse de dessin animé transférée dans un New York contemporain pas franchement adapté à sa mentalité.Cette partie est d'ailleurs pas mal avec les rencontres entre Ken et Barbie et les vrais humains.Hélas c'est vite expédié et on retourne fissa à Barbie Land pour y assister à une interminable et soporifique guerre des sexes,Ken ayant découvert à l'occasion de son incursion à L.A. que le patriarcat prévaut sur Terre,ce qui lui donne l'idée de ravir le pouvoir aux gonzesses mais rassurez-vous tout rentrera dans l'ordre,les gars redevenant rapidement les lavettes idiotes et soumises qu'ils étaient au début.Cette crétinerie supersonique peine à entretenir un équilibre vis-à-vis de son financier vu que la direction de Mattel est décrite comme un ramassis de débiles réactionnaires mais pas trop quand même,ces braves gens sachant faire des concessions si ça peut faire tourner la machine à cash.Sinon on peut signaler des incohérences majeures,comme le fait que les poupées soient personnifiées par des comédiens alors que ce sont des jouets et que tout leur environnement est factice,et ne parlons même pas des raisons WTF qui insufflent une conscience à Barbie.Les acteurs font leur possible en jouant à fond le premier degré.Margot Robbie,qui est aussi coproductrice du désastre,était un choix évident pour incarner la Barbie historique à laquelle elle prête son impeccable beauté classique.Ryan Gosling,séducteur en chef du cinoche actuel,fait un Ken très présentable.Parmi les seconds rôles on remarque America Ferrera,la vedette de la série "Ugly Betty",en adulte fan de Barbie flanquée d'une connasse de fille ado SJW,Will Ferrell en patron rétrograde,et Michael Cera en Allan,le sous-Ken efféminé,il en fallait forcément un.Parmi les jouets on voit brièvement apparaître la chanteuse Dua Lipa et le catcheur John Cena.