Difficile de résister face à l’engouement de mon entourage que suscite autour de moi le Blockbuster de l’été Barbie de Greta Gerwig. Me voilà installée dans la salle obscure magique pour vivre cette plastique expérience aux allures Koonienne.
Malgré le générique annonçant le rose couleur et les producteurs mammouths, le prologue, très soigné, aux couleurs surannées, à l’analogie au monolithe noir de 2001, l’Odyssée de l’espace de Kubrick, jusqu’à reprendre Zarathoustra de Strauss, suffit instantanément à m’emballer. Sans compter les nombreux autres clins d’oeil cinématographiques séduisants tout au long du film.
Mais, malgré la poudre plein les yeux (les Ken font scintiller les plans), et l’humour décalé, au fur et à mesure des deux heures, mon engouement finit par s’étioler, m’en faire perdre patience et attrait. Quelques plans intéressants et certainement inoubliables, avec la chanson et l’humour de Ken et ses répliques, largué dans ce monde édulcoré, sa guitare et ses danses (interprété par Ryan Gosling), pouvant nous renvoyer encore au piano et aux chorégraphies de Sebastian Wilder dans le bijou de comédie musicale La La Land de Damien Chazelle.
Barbie Stéréotypée est-elle une Barbie parfaite / Femme caricaturée de manière paradigmatique? L’incarnation finale (Et Barbie se fit Girl…) de la dernière séquence (ou de l’épilogue) réduirait la définition d’une femme à son simple appareil sexuel, elle va consulter un gynécologue. Le personnage de Ruth Handler, pourtant, perdue dans son décor, emprisonnée dans sa tour d’ivoire, au siège de la société, à l’origine de la poupée dans les années 60, serait, peut-être, le personnage féminin le plus ambivalent.
Ce film, selon moi, pourrait prétendre cependant à certaines récompenses, méritées, notamment pour la construction des décors à échelle 1 par Sarah Greenwood, absolument remarquables, de l’architecture, de Barbieland et du rose barbie.