On me le vend depuis un petit moment comme une pépite dans son genre. J'avais vu la bande-annonce dans une Nouit du Bis à Nancy, et c'était prometteur. Bon sang, c'était vrai. A voir! Je me suis bien marré, et tout seul encore. Alors. Pollution, attaques de barracudas mangeurs d'hommes, biologiste, enquête. Des moments fabuleux, comme ce brainstorming avec la fille du shérif, le shérif et le biologiste. A la question de la fille, qui veut savoir si on peut modifier le comportement des poissons, le biologiste répond, en professionnel: "Je crois que c'est dans le domaine du possible, et, je pense, du probable. Je crois que si on laisse jouer le temps, tout peut arriver, en particulier de grands changements".
Il est fort hein?
Oui parce que la VF est vraiment magique. Quand l'adjoint du shérif s'adresse au type qui conduit un peu vite, au moins à 20 à l'heure, mais dont le bruiteur fait crisser les pneus pour donner le change: "Alors, on se croit sur un autodrome?" (après vérification, c'est un circuit automobile... bon. Pas évident pour moi en tous cas). Ah, et puis au café, tu sais, le café resto typique des films américains, avec cette serveuse doublée avec l'accent marseillais IMITÉ. Et Mal encore! Je sais pas si c'est parce qu'elle sert du poisson, mais moi je me suis régalé. Les seconds rôles sont en particulier très gratinés. Voilà. Il est question à un moment d'aveugler les barracudas avec des vêtements pour les attraper. Je n'ai pas bien compris la stratégie, mais de toutes façons y'a ellipse, du coup je n'en saurai jamais plus.
Sinon, des passages farouchement nihilistes montés n'importe comment. Du style: X et Y se baignent. Alors ça dure. Ça dure. Ils s'envoient de l'eau. Ça dure. Longtemps. Et pouf, le barracuda attaque pendant trois secondes, hurlement, rideau. Machine promène son chien sur la plage. Un bon moment. Longtemps. Ça n'en finit plus. Avant de trouver une tête. ENFIN. Et c'est souvent comme ça.
Allez, je concède aux quatre cinquièmes du film, un très bon rebondissement complotiste. Sur le papier. Très mal exploité sur la pellicule, hein, bien entendu.
Au milieu de tout ça, la musique de Klaus Schulze (membre initial de Tangerine Dream et pionnier important de la musique électronique) qui, on ne sait pas comment il s'est retrouvé là, assure des morceaux lyrico-lancinants, assez pénibles, généralement sans grand rapport avec ce que l'on voit à l'écran; c'est omniprésent, un peu trop, même pendant les lignes de dialogues ça continue...
Au final, ne nous y trompons pas, j'ai passé un vrai bon moment, c'est une jolie chose dans sa catégorie de mauvais film sympathique. Je ne me suis pas ennuyé, j'ai porté souvent les mains à ma tête, j'ai beaucoup rigolé.
Non, à voir, j'insiste.
Un 5, car impossible à noter...