Quoi de mieux que l'un des plus grands films de Stanley Kubrick pour fêter comme il se doit ma 5000ème critique ? Et je dois avouer que j'aurais difficilement pu faire choix plus judicieux (modestie, quand tu nous tiens!). Passionnant, éblouissant, d'une richesse rare, d'une subtilité incroyable, d'une lucidité admirable... Les critères ne manquent pas pour qualifier ce sommet absolu de cinéma, où tout ce qu'entreprend Kubrick fonctionne à la perfection, et cela toujours avec une maîtrise qui dépasse l'entendement.
Pourtant il y avait de quoi se casser la gueule : voix-off intervenant régulièrement, personnage d'arriviste pratiquement de la pire espèce, durée très conséquente... Au final tout apparaît on ne peut plus justifié, et on a beaucoup de mal ne serait-ce qu'à imaginer un seul instant comment l'œuvre aurait pu être tournée différemment tant le Maître se l'est approprié à tout point de vue, la rendant absolument indispensable et fascinante durant 180 minutes qui en paraissent 30.
Que rajouter, si ce n'est que « Barry Lyndon » aligne scène mémorable sur scène mémorable, pour ne pas dire d'anthologie à de nombreuses reprises, sans parler d'une bande-originale sublime où il nous est impossible de choisir entre la « Sarabande » d'Haendel et le «Trio pour piano et cordes n°2 » de Schubert. Bref, si l'on regrettera éternellement que Stanley Kubrick n'aie pu réaliser « Napoléon », au moins cet échec aura t-il eu le mérite de lui faire signer cet étourdissant chef-d'œuvre.