Après une exposition pataude et mollassonne, c'est l'arrivée du Joker qui lance véritablement le film. Là que Tim Burton se lâche enfin, déployant sa panoplie de visionnaire baroque / grand-guignol. Là que son Bruce Wayne dévoile enfin un début de face sombre (il fallait bien ça pour dynamiser un Batman rigide qui peine à se mouvoir dans son costume en plâtre).
Le film a un peu vieilli, c'est indéniable, mais il garde ce côté artisanal (notamment dans les effets visuels) qui colle parfaitement à l'univers, fortement influencé par les expressionnistes allemands jusque dans le portrait d'une société ulcérée par la violence et la corruption. Surtout, le Joker de Nicholson (dantesque) garde tout son attrait drolatique et son pouvoir de fascination.
Pas sûr que ce Batman-là devienne un jour aussi kitsch que son homologue 60's. Une belle renaissance pour la franchise du chevalier noir, avant que Nolan ne fasse renaître le personnage.