Pour être honnête, ce film était beaucoup mieux dans mon souvenir. Aujourd’hui que je le revois, je me rends compte que je ne l’ai pas vu aussi souvent que ce que je croyais, et qu’il ne m’a pas forcément marqué. Je crois même que je préfère sa suite avec le Penguin (mais on verra ça au moment voulu…).
Tim Burton adapte donc Batman pour le cinéma avec ce film iconique, culte, qui compte sur la participation d’un Michael Keaton satisfaisant dans le costume du justicier et, bien sûr, de Jack Nicholson qui incarne un Joker haut en couleur. Kim Basinger, quant à elle, campe le rôle de plante verte (il en fallait bien une, on est dans un film américain de 1989, je vous rappelle…).
Pour ce qui est de la performance des acteurs, le bilan est plutôt convaincant, dommage que les auteurs aient merdé quelques dialogues.
L’histoire revient sur les origines du Joker, qui tombe dans une cuve de produits chimiques, ce qui le transforme en psychopathe, et sa traque par Batman dans Gotham. L’intrigue est simple. Le scénario ne fait pas de miracle, et quelques détails dans certaines répliques accusent parfois des erreurs grossières. Vicki soulève le doute d’un Bruce Wayne marié, puis elle tombe des nues lorsqu’elle apprend avec de vieux articles de presse qu’il a perdu ses parents, assassinés, lorsqu’il était enfant. Des éléments un peu idiots lorsqu’on sait que Wayne est un philanthrope riche, une figure éminente et notoire de Gotham, que tout le monde connait…
Les effets spéciaux ont pris un sérieux coup dans la gueule. On ne saurait même pas dire que c’est ce qu’il se faisait de mieux à l’époque (je sors du visionnage d’Abyss, sortie la même année, et la comparaison est sans appel). Le spectacle manque cruellement de rythme. On déplore de nombreuses séquences inutiles et lentes. Les transitions sont ennuyeuses. L’ambiance est bonne, mais le ton est un peu trop bon enfant, j’aurais aimé plus de gravité, en adéquation avec l’univers dépeint.
La grosse qualité du film nous vient de son identité visuelle avec des décors magnifiques. Gotham est juste splendide. Tim Burton s’illustre une fois de plus dans ce domaine, avec un style gothique industriel des plus satisfaisants. L’ambiance musicale est aussi soignée que le visuel, avec des thèmes centraux mémorables.
Effectivement, le film n’est pas excellent. On s’ennuie parfois. Il y a trop d'effort de style dans des scènes clichées, ce qui plombe le rythme. Mais les personnages et l’univers à la sauce Burton nous permettent tout de même de passer un bon moment. Et si ce n’est pas un chef d’œuvre, le résultat s’avère tout de même hautement honorable, grâce à une identité forte et percutante.