L'adaptation du célèbre justicier par Burton est un vrai plaisir de cinéma. Au vu de son CV de l'époque, on aurait pu craindre que Burton ne se plie aux volontés du studio, mais ce n'est pas le cas. Dès la première image suivant le générique, on se retrouve dans une ville baigné dans une ambiance joliment rétro des années 50-60, tout en étant fidèle au comics.
Gotham a tout de suite une incarnation presque palpable: elle suinte la pollution, la pourriture et le crime. C'est dans cette atmosphère que nous est présenté l'homme-chauve souris, un être craint par les petites frappes et traqué par la police. Un marginal qui va bientôt se retrouver face à deux problèmes: un vieux criminel nommé Jack Napier qu'il a balancé dans une cuve d'acide, revient en Joker et décide de régner sur la ville; et le deuxième est lui même et son incapacité à mêler ses deux vies (Bruce Wayne et Batman).
Ce deuxième problème se pose avec l'arrivée de la journaliste Vicky Vale, qui enquête sur Batman, et tombe sous le charme de Wayne. Qui est aussi amoureux d'elle. Mais il n'est pas le seul, car le Joker a aussi le béguin pour elle. Burton arrive à traiter de tout sans minimiser le moindre aspect. On est fasciné par le thème des doubles(Qui est le créateur de qui?), qui parcourt le film entièrement. Le Joker et Batman apparaissent comme des doubles diamétralement opposés, mais étant lié l'un et l'autre. Burton est également épaulé par d'excellents acteurs.
À commencer par Michaël Keaton, tout à fait crédible en héros déchiré entre soif de vengeance et amour pour Vale. Le terrible Joker est quand à lui interprété par un grand Jack Nicholson, qui a su capter le caractère ambivalent et tordu du personnage. Kim Basinger est croquante en amante sacrifiée. Le thème de Danny Elfman est absolument parfait et colle parfaitement au superhéros. Une excellente adaptation, purement Burtonnienne.