Retour aux sources salvateur pour le chevalier noir.
Condamnée à des projets avortés depuis que Joel Schumacher avait massacré la franchise, la chauve-souris géante revenait en 2005 sous l'égide de Christopher Nolan, rendu célèbre grâce au succès surprise de son excellent "Memento". Désireux de reprendre tout à zéro et de revenir aux bases posées par Bob Kane, Nolan, aidé de David S. Goyer au scénario, s'inspire du meilleur du comic-book de ces dernières années (en premier lieu "Batman: Year one" et "Un long Halloween") afin de rendre à la ville mythique de Gotham toute sa noirceure et au chevalier noir, sa complexité. Pari risqué, pari gagné, Nolan et Goyer parvenant à insérer leur héros de BD dans un univers urbain hérité du polar hard boiled sans que cela ne paraisse jamais déplacé ou décalé. Un aspect plus réaliste donc que les précédentes incarnations du caped crusader, même si l'on est en droit de préférer la poésie gothique issue des adaptations de Tim Burton et qu'il manque à l'ensemble un morceau de bravoure véritablement marquant. Hormis ses menus défauts, il faut reconnaître que Batman revient sur des bases solides, personnage torturé hanté par la notion de justice, prêt à tous les sacrifices non pas pour se venger mais pour incarner un symbole, celui de l'espoir face à un monde gangréné par le crime. Dans le double rôle Batman / Bruce Wayne, le britannique Christian Bale est une fois de plus impeccable, composant un Wayne névrosé et un Batman comme on ne l'a jamais vu au cinéma, un être terrifiant, collant une frousse de tous les diables aux criminels qu'il poursuit. Le reste du casting n'est pas en reste, Michael Caine et Gary Oldman en tête. Parfois frustrant, "Batman Begins" est cependant un début de saga prometteur, posant les bases d'une vision plus réaliste du dark knight tout en préparant déjà la suite des hostilités par le biais d'un final annonçant le chaos à venir.