Après le nanar consternant qu'était Batman & Robin en 1997, l'homme chauve-souris avait raccroché sa cape jusqu'à ce qu'un certain Christopher Nolan ne reprenne le flambeau. Le film revient aux fondamentaux du chevalier noir et choisit un parti pris audacieux pour son époque, à savoir privilégier les décors réels aux fonds verts et les effets spéciaux pratiques aux effets numériques. Parce qu'au delà de la qualité de son scénario particulièrement noir, de la musique explosive de Hans Zimmer et James Newton Howard, de la mise en scène virtuose de Christopher Nolan et de l'interprétation sans faille d'acteurs impliqués (Christian Bale, Michael Caine, Liam Neeson, Morgan Freeman et Cillian Murphy en tête), c'est surtout l'aspect réaliste de Gotham et des pérégrinations de Batman qui surprend le plus dans un style que n'aurait pas renié Frank Miller. Dans Batman Begins, le chevalier noir est brutal, sans concession, il n'hésite jamais à terroriser ses adversaires dans un Gotham possédant une architecture très semblable à New York, une ville corrompue plus palpable que jamais. Après tout n'est pas parfait non plus, les méchants manquent d'épaisseur, le parcours initiatique de Bruce Wayne est parfois tiré par les cheveux et certaines intrigues secondaires ne servent pas à grand chose. Néanmoins ne boudons pas notre plaisir car le Batman nous revient en grande forme, plus sombre et réaliste, tranchant radicalement avec la vision délicieusement gothique de Tim Burton et terriblement kitch de Joel Schumacher. Si jamais vous avez aimé la version Comics de l'homme chauve-souris de Frank Miller, vous ne pourrez qu'apprécier Batman Begins, ni plus ni moins.