Batman et le Joker sont les monstres créés par deux hommes traumatisés pour survivre à leur propre folie. Leur existence classique cherche par tous les moyens à nourrir cet alter ego qui leur permet de repousser les frontières d’une réalité trop cruelle. Batman et le Joker se cachent derrière leurs costumes pour s’en prendre à de parfaits inconnus qu’ils haïssent pour la même raison : les avoir fait devenir ces monstres.
Ce qui différencie les deux personnages, c’est leur capacité à accepter leur situation. Batman souffre depuis la mort de ses parents, il le sait, et il tente de protéger le citoyen moyen de cette souffrance. Le Joker, quand à lui, refuse de voir en sa folie une maladie à combattre. Pour lui, la folie est une échappatoire nécessaire, un médicament qui permet de fuir un monde imparfait et injuste. Il n’est pas responsable de sa situation, la vie l’a poussé dans ses derniers retranchements. Il tente alors de prouver par ses actes délirants que le citoyen moyen succomberait facilement à la folie dans les mêmes circonstances.
Cet animé tiré du célébrissime comics d’Alan Moore n’est pas incroyable. L’animation est moyenne. La première partie s’attarde trop longuement sur la relation entre Batman et Batgirl. D’ailleurs la liberté prise par rapport au comics rend le personnage de Batgirl encore plus lisse (et accessoirement fait de Batman un père de substitution, un amant, un mauvais ami…malsain au final). Batman est taciturnement relou et le sadisme dont fait preuve le Joker avec la famille Gordon rend mal à l’aise. Reste que l’ensemble respecte le matériau d’origine trop souvent qualifié de chef d’œuvre.
Peut-on guérir de cette folie ?
La fin est fantastique.