Moonlight parle de survie. La survie d'en enfant innocent et différent persécuté par la cruauté de ses camarades, la survie d'un adolescent qui découvre sa sexualité et la haine qu'elle provoque chez les autres, la survie d'un homme qui a abandonné l'espoir d'être lui-même ou plutôt de paraître lui-même.
Le film suit cet enfant, sa douceur et nous montre comment la violence de son environnement finit par transformer l'homme.
Malgré ce sujet fort, malgré la qualité de la réalisation et du casting, on reste un peu sur notre faim. Car le film a beau s'étendre sur plusieurs années, il ne fait que survoler ses problématiques. La faute peut-être à ce découpage brutal qui nous balade sur 3 différentes périodes (avec 3 acteurs différents). Finalement c'est un peu comme si le réalisateur, en nous empêchant de suivre lentement l'évolution de Chiron, tuait l'enfant, tuait l'adolescent, pour nous laisser avec un ersatz de 50 cents et son amour refoulé.
Moonlight est un beau film, doux et violent mais pas le chef d'oeuvre annoncé par les oscars.