Après deux films renouvelant avec brio le folk horror avec ce quelque chose de plus, solaire, questionnant, graphique, organique que propose Midsommar,Ari Aster change de cap.
Beau is afraid est un (trop long) voyage visuel, inquiétant et loufoque dans la psyché d'un homme resté enfant, sorte de Dude sous médocs en prise avec des problématiques maternelles.
Le film démarre donc comme il se doit chez le psy et dans une certaine mesure, va y rester.
Toute la première partie dans l'immeuble est bluffante, posant la question de ce qui est réel, imaginé, vrai pour le personnage, pour les spectatrices et les spectateurs. Avec un sens certain de la comédie horrifique, telle une loupe grossissante, les déconvenues de Beau révèlent les peurs qui affectent nos civilisations occidentales : peur de l'autre, peur de la mort, peur de vivre, peur de dormir, peur de l'intrusion, peur de la solitude...Il y a malaise comme pourrait dire le cher Sigmund !
La suite va être malheureusement de plus en plus balourde et surtout beaucoup trop étirée, les métaphores psychanalytiques trop visibles, surtout en réduisant la quête qui prend des allures de conte, à un affrontement classique mère-fils. C'est dommage car Ari Aster est plein de ressources pour entrainer son personnage jusque dans le ventre matriciel final, arène tellurique, monstre cinématographique ou salle de projection.