Registre unique en son genre, Ari Aster frappe encore très fort. Dans une approche, très personnelle (d’après mon point de vue), il retrace le parcours intérieur d’un personnage meurtri par la vie, à nous d’en décider de rentrer dans son histoire.
Ma clef de lecture :
Beau est une personnification de la détresse, la solitude, le chaos intérieur, impuissant face aux aléas de la vie, où surmonter les épreuves se fait non sans y laisser une part de soi-même. Beau subit la vie, demande constamment ce qu’il doit faire. Cela s’illustre par ses pensées cauchemardesques qui sont plus sordides les unes que les autres. Il demande ce qu’il doit faire sans forcément avoir de réponse, les réponses il les cherchent dans ce qu’il connaît (la Mère, l’enfance). Il essaye de comprendre le sens de sa vie. Il se pose des questions : et si j’avais un cadre familial souhaité ? et si j’intégré un groupe de gens qui sont dans la même situation que moi ? Tout ce voyage avant de retourner dans son cocon familial : un cocon familial dont il ne fait plus le nécessaire pour le faire vivre, il manquerait à tous les appels, ne se rappelle même plus du visage de sa mère. Ce qui le pousse ensuite dans une auto-évaluation : il est fautif et coupable de ses actes.
On reste, dans ce cadre, dans un horreur psychologique poussé, où l’angoisse et l’anxiété dominent.
La première partie annonce la couleur : courir pour rentrer chez soi, l’extérieur : un danger perpétuel, ne pas être maître de sa vie : rater l’avion, perdre ses clefs, se faire violer son intimité (fête dans son appartement)
Ari Aster bouscule nos émotions, on en ressort perturbés, le point commun entre tous ses œuvres. L'esthétique reste à la hauteur du réalisateur, à ce niveau vous serez pas déçus.
Vous êtes prévenus ;)