Même deux jours après la séance j'ai toujours du mal à décrire Beau is afraid tant l'expérience était intrigante. Le film, qui narre le périple physique et mental d'un homme anxieux cherchant à rejoindre sa mère, est composée de quatre grands tableaux et louvoie entre l'angoisse, le conte malsain et le thriller, entre un Big Fish horrifique et Black Mirror.
Ari Aster prend un malin plaisir à renverser l'intrigue dès qu'on trouve un tant soit peu de repères et nous plonge comme son protagoniste principal dans une perplexité permanente. La surprise et la confusion sont bien plus présentes que l'angoisse ou l'effroi, et je suis restée jusqu'au bout dans une forme de fascination malsaine et dans l'espoir peut-être de trouver des réponses.
Si Midsommar tombait souvent dans les effets de caméra faciles et les compositions picturales, Beau is afraid est à mon sens plus maîtrisé dans ses cadrages, sa réalisation et son montage. La séquence qui mélange prise de vue réelle, décor naïf et animation et visuellement particulièrement réussie. Côté interprétation, Joaquin Phoenix est excellent en homme halluciné et perdu, bloqué dans une angoisse attentiste, mais il faut aussi noter le cruel et vénéneux jeu de la mère de Beau, incarnée par Zoe Lister Jones et Patti LuPone ou encore Amy Ryan et Nathan Lane en couple Münchhausen.
Difficile de jauger ou de conseiller le film car si je n'ai pas vu le temps passer et ai apprécié sa cinématographie, je suis toujours confuse sur le fait d'avoir passé un bon moment ou non.