Découpé en quatre scènes-tableaux vivants, quatre chapitres où se mêlent la venue au monde, la passé, le présent, le futur, la jeunesse, l'âge adulte et la vieillesse, entre autres, dans un délire fantastique, kafkaïen assumé, la plus grande partie du temps hors contrôle.
Ce vent psycho-psychédélique de trois heures passe vite tant on est absorbés comme de l'eau par une éponge par les tribulations de Beau qui n'a jamais vécu normalement car il n'a jamais réussi à s'affranchir d'une mère castratrice. C'est d'ailleurs, on s'en serait douté, le fil rouge du film.
Chaque chapitre a sa propre identité, sa propre ambiance, son propre décor. Ari Aster est un grand narrateur, il émerveille par son inventivité, son ingéniosité et la finesse de sa mise en scène. La classe;
Et bien sûr la prestation éblouissante de Joaquin Phoenix. Je suis bluffé, quel acteur ! Quelle performance ! Il est vraiment dans la peau de Beau, c'est Beau, sur 3 générations, la quatrième étant incarnée par le jeune Armen Nahapetian.
Film à voir et à revoir tant il fourmille d'idées et de plans artistiques à creuser.
A noter l'intro où Beau sort du ventre de sa mère. Un cœur qui bat, le noir, le corps nageant dans le liquide amniotique (évidemment l'eau compte beaucoup) une lumière jaune diffuse mais brillante, le douloureux passage vers l'éjection. Il me semble même avoir vu des lueurs verdâtres. C'était...angoissant...
Beau est venu par l'eau, Beau partira par l'eau.