Beau Is Afraid est un film qui se regarde facilement où on rit, on pleure, on grince des dents. Pour autant on ne peut s'empêcher de remettre en question l'univers qui nous est proposé, tant il est hallucinant de bêtise et de folie. Amis premier degré, que vous aimiez ou non le cinéma d'Ari Aster, ce dernier nous confirme par ce film que sa vérité est accessible à celui qui prend le temps de regarder ses oeuvres. Ni plus ni moins.
D'un point de vu stictement visuel c'est magnifique. Toutes les cases du parfait réalisateur sont cochées, et sans faire de mauvais esprit c'est très bien fait. Le film dure 3h et chaque "acte" arrive à nous amener dans un univers différent, et même si, en permanence, c'est fait au forceps, ça marche quand même. Donc, de ce point de vu là, j'irai jusqu'à dire que ce film est un miracle.
Maintenant je crois qu'il faut absolument dire que cette histoire est à prendre comme une fable contemporaine. Bien évidemment tout ce passe aux travers des yeux de Beau, le protagoniste dépressif, névrosé, psychotique et un peu débile, dont le réel à un goût d'acrylique. Mais faute d'autres points de repères, se sera donc la seule et unique réalité. Et donc ce film c'est une psychothérapie de 3h sur les méfaits d'une mère abusive sur son enfant sur un ton de grand guignol
où vous pourrez voir des junkies, du sex, de la violence, un sydrome de Stockholm, du vomi, des morts à la pelle, un ange et même un monstro-bite.
Bien qui ne s'agisse pas du voyage d'Ulysse pour retrouver Pénélope mais bien de celui de Beau pour sa mère, il n'en reste pas moins la volonté de raconter une épopée intemporelle à la façon de notre époque pour le meilleur et pour le pire.